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  • Photo du rédacteurMarjo R. Cosyra

J’ai fait la formation d’intervenant-pair EPOP 👩‍🎓

Quand j’ai créé cette chaîne YouTube il y a 5 ans (déjà !), je ne savais pas trop où j’allais. Je savais pourquoi j’avais créé cette chaîne, je savais plus ou moins ce que je voulais dire, mais je n’avais aucune idée de où ce projet pouvait me mener.

De bien des projets que j’ai débuté, Un autre regard est sans doute le plus viable de tous, et pour quelqu'un qui, comme moi, qui n’a jamais réellement réussi à envisager un avenir dans la vie active, ce n’est pas rien.

En septembre de l’année dernière, j’ai reçu par mail la plaquette d’une formation d’intervenant-pair, j’ai fait suite à ce mail et j’ai pu suivre cette formation de 5 jours qui m’a permis de voir un réel avenir à travers Un autre regard.

Je vous dis tout ça après le générique.


☆ générique ☆


I. Découverte de la formation

En septembre de l’année dernière, comme je viens de vous le dire, j’ai reçu un mail du SESSAD qui me suivait quand j’étais plus jeune et avec qui j’avais eu l’occasion de bousiller par deux fois : dans le cadre d’une sensibilisation auprès de collégiens et dans le cadre d’un échange, avec des jeunes déficients visuels, où j’étais accompagnée de Teddy que vous avez pu découvrir dans une interview sur sa paternité.

Ce mail contient une plaquette pour la formation d’intervenant-pair EPOP avec, comme intitulé : renforcer le pouvoir d’agir et la participation des personnes en situation de handicap.

Autrement dit, ça m’a fait levé un sourcil et la suite de ma lecture, une citation d’Arthur Aumoite référent et intervenant-pair déficient visuel, m’a fait levé l’autre sourcil :

« Sans en avoir forcément conscience, au cours de notre vie avec un handicap nous accumulons tous plein d’astuces, de stratégies de compensation, du réseau… Bref un vrai savoir de l’expérience qui peut être utile à d’autres et qui est complémentaire aux savoirs des professionnels. »


En toute sincérité, de vous à moi, quand j’ai lu la plaquette je n’ai pas tout compris sur ce qu’était un intervenant-pair… J’avais quand même compris qu’il y avait un lien et une continuité avec ce que je faisais déjà sur YouTube, et comme je souhaitais réaliser des actions avec Un autre regard dans la vie réelle, en dehors d’internet, cette formation avait du sens pour moi.

J’ai donc candidaté, j’ai pu échanger avec Arthur Aumotie et j’ai finalement eu la chance d’être retenue pour suivre ces 5 jours de formation, à Amiens, entre février et mars.


II. Une formation challengeante

Mine de rien, cette formation a été un petit challenge pour moi-même sur deux points :

1) Il me fallait trouver une solution pour faire Beauvais-Amiens par mes propres moyens, soit une soixantaine de kilomètres. La formation prenait en charge les frais de déplacement et j’aurais pu simplement me rendre à la formation et revenir chez moi en taxi, mais je ne voulais pas.

Je ne voulais pas car je sais très bien que j’ai une grosse lacune en termes d’autonomie dans les transports en commun et les déplacements et que cette formation, cette obligation de m’y rendre, était pour moi le bon moyen de me débloquer avec cela.

J’ai donc repris des leçons express de locomotion avec Céline, instructrice en locomotion qui faisait la formation en tant que référente en parallèle de moi, j’ai fais du repérage des lieux de formation en amont avec Arthur, Séverine et Vincent, deux autres bénéficiaires de cette formation, j’ai testé le car par moi-même, avec ma petite canne blanche et mon SmartPhone, et vous savez quoi ? J’ai réussi ! J’ai même l’audace de vous dire que ce n’était pas si compliqué que ça et que, rien que pour le bon en avant que cette formation m’a fait faire en termes de locomotion, je suis fière comme une gamine qui ramène une bonne note à la maison.

2) Sur un second point, il faut savoir que je suis un peu fâchée contre l'école et j’avais peur de me retrouver, en m’engageant dans cette formation, dans un cadre trop scolaire. Il n’en a rien été, cette formation étant adressée aux adultes. Il n’y avait pas ce rapport de force entre prof et élève que j’ai connu durant ma scolarité. Dans cette formation, chacun à son mot à dire et est écouté, il y a réel échange et un enrichissement certain du au groupe en général. Bref, je me suis un peu déridée quant aux formations et aux « cours » et je pense que ce n’est que positif !



III. Qu’est-ce qu’EPOP ?

Rien qu’avec ces deux points, je peux dire que cette formation m’a apporté beaucoup, mais bien évidemment son but premier était de me former à l’intervention par les pairs et au rôle d’intervenante-pair.

Dans l’introduction de cette vidéo, je vous parlais d’intervenant-pair EPOP et je vais donc commencer, en toute logique, pas vous faire un point sur ce qu’est EPOP.

EPOP est une démarche expérimentale nationale qui vise à systématiser le recours aux intervenants-pairs, autrement dit : laisser la parole aux concernés.

EPOP veut dire : Empowerment and Participation of Person with Disability soit Pouvoir d’agir et Participation des Personnes handicapées.


IV. Qu’est-ce qu’un intervenant-pair ?

Si le terme d’intervenant-pair ne vous dit rien comme ce fut mon cas avant de suivre la formation, remplacez « pair » par « concerné ».

Un « intervenant-concerné », c’est ça un intervenant-pair. C’est une personne concernée par le handicap et/ou la maladie qui partage avec les autres, concernés ou non, son savoir issu de son expérience de vie.

L’intervenant-pair peut agir à travers la pair-aidance, de l’entraide mutuelle, l’élaboration de politique publique, de la formation, de la sensibilisation, de la représentation… etc.

Il peut travailler en binôme avec un professionnel du médico-social afin de marier son savoir expérientiel avec le savoir professionnel.

L’intervenant pair peut travailler sous différent statut : mise à disposition par un ESSAT, micro entreprise, bénévolat, etc.


V. Contenu de la formation.

La formation a duré un total de 5 jours : 2 en février et 3 en mars et c’est un temps relativement court en vu du sujet traité.

Le premier jour a été consacré à la présentation de la formation et du projet EPOP, à la présentation de chacun ainsi qu’au pourquoi du comment nous voulions faire cette formation et devenir intervenant pair. Puis, il a été question d’autodétermination, un très gros morceau qui en a fait tiquer plus d’un !

L’autodétermination, selon Google, c’est exercer le droit propre à chaque être humain de gouverner sa vie sans influence extérieure indue et à la juste mesure de ses capacités.

C’est un concept louable mais à expliquer à des personnes touchées par le handicap et/ou la maladie à différents degrés et par des valides, ça a eu un peu de mal à passer …

Le second jour de formation a été dédié aux statuts des intervenants pairs et pour ceux ne le sachant pas, Un autre regard est sous statut associatif depuis presque 1 an.

Ce même jour, nous avons pu faire la rencontre de deux personnes mettant, chacune à leur manière, leur savoir de l’expérience au profit de la société : Nicolas Karasiewicz, jeune entrepreneur déficient visuel ayant décidé de faire de son handicap son business, je cite ses mots. Aujourd’hui, il semblerait qu’il n’évolue plus dans ce secteur et soit en reconversion professionnelle.

Puis nous avons fait la rencontre d’Eléonore Laloux, militante et conseillère municipale dans la ville d’Arras qui avait la toute petite particularité d’être porteuse de trisomie 21 et comment vous dire que cette femme m’a inspiré et que si vous cherchez une représentation de femme forrtte, c’est vers elle qu’il faut se tourner.


Le troisième jour de formation a été consacré à l’élaboration de nos projets, à évaluer nos points forts, nos points faibles, nos lacunes pour faire évoluer notre projet, etc.


Quatrième jour, on a parlé d'habiletés sociales et le cinquième jour on a fait une jolie synthèse de tout ça.


Je rush vraiment cette partie pour une raison simple : je ne suis pas là pour vous refaire la formation à travers une vidéo.


VI. Le projet d’Un autre regard

Durant cette formation, j’ai pu clarifier mon projet Un autre regard et je vais vous en expliquer une bonne partie de ce pas, je pense que ça sera plus concret pour vous en fin d’année avec la vidéo bilan.

À la création de la chaîne YouTube, mon but était de sensibiliser, de dédramatiser sans pour autant nier les problématiques rencontrées au quotidien par les principaux concernés. Ça, c’est ma ligne de conduite à travers mes vidéos et mes interventions, rien de bien folichon.

Ensuite, à émergé un autre crédo qui me tient très à cœur : permettre aux jeunes déficients visuels d’aborder leur avenir en toute sérénité et avec toutes ses possibilités. C’est hyper vaste, et c’est ce qui me plait, mais ça peut se résumer à dire : accompagner les jeunes vers la vie d’adulte malgré et avec leur handicap.

Cette partie-là d’Un autre regard, je vais la mettre en place à travers des actions dans le SESSAD ou j’ai été accompagnée étant plus jeune et dans laquelle Céline, instructrice en locomotion que j’ai cité en début de vidéo, est formée en tant que référente intervenant-pair. À nous deux, donc, nous allons mettre en place les différentes actions d’interventions par les pairs en fonction des besoins et des demandes.

À ces fins, il y a environ 1 an, avec le caméraman, nous avons créé l’association loi 1901 Un autre regard et sachez que l’association a déjà été rémunérée pour quelques actions. Pas des sommes extravagantes, mais c’est tout de même un début. Le but étant de pouvoir avoir des fonds pour acheter du nouveaux matériel, pour les vidéos, pour prévoir des interventions, pour organiser des événements… Tout cela vous sera expliqué et détaillé dans la vidéo bilan de fin d’année.


VII. Mon avis sur la formation d’Intervenant-pair EPOP

Si je devais me baser sur les deux premiers jours de formation pour vous donner mon avis, je dirais : beaucoup de blabla et peu de concret, mais c’est sans compter sur les trois autres jours de formation et sur le suivi auquel j’ai le droit suite à cette formation et là, il y a du concret.

Pour moi, cette formation peut être très bénéfique à condition d’avoir déjà une idée relativement précise d’un projet car, 5 jours, c’est très, très court, et construit son projet de A à Z en 5 jours c’est, d’après moi, mort.

Dans le cadre d’Un autre regard, ça à vraiment permis d’affiner le projet et, suite à cette formation, à le rendre vraiment concret.


Mais pour moi, le point le plus fort de cette formation, ce sont les rencontres que ça m’a permis de faire. Attention, je ne parle pas de réseau professionnel, juste de rencontres humaines incroyablement enrichissantes. Je suis tombée dans un promo en or et c’est sans doute, pour moi, le point le plus fort de cette formation.


VIII. L’après formation

Je vous l’ai mentionné, mais suite à cette formation, nous ne sommes pas lâchés dans la nature, bien au contraire. Nous avons le droit à un véritable suivi de la part du CREAI (Centre Régional d’Etudes, d’Actions et d’Informations en faveur des personnels en situation de vulnérabilité), centre qui est à l’origine du projet EPOP, nous sommes régulièrement sollicité pour participer à des actions, nous ne regroupons de temps à autre pour des réunions du réseau EPOP, etc.



Personnellement, suite à cette formation j’ai eu l’occasion d’intervenir plusieurs fois, je vous en parlerais en fin d’année, mais au-delà de ça, je suis plus vigilante à ce que je dis et comme je le dis dans mes vidéos. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais le procédé d’écriture est plus long car je me suis rendu compte que mes paroles, du haut de ma petite visibilité, pouvaient avoir un impact et qu’à ce titre je devais faire attention.

Déjà que je n’étais pas très productive, on est mal barré si je suis encore plus à écrire !!!


Conclusion

Pour conclure cette vidéo, je dirais merci au CREAI et à EPOP pour cette belle opportunité. N’hésitez pas à suivre l’évolution du projet sur les réseaux. Dites-vous qu’il y autant de personnes concernées que de savoir de l'expérience à transmettre et c’est ça qui est génial avec l’intervention par les pairs.

Je vous fais des bisous et a bientôt une prochaine vidéo, bye !



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