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  • Photo du rédacteurMarjo R. Cosyra

Accessibilité de la lecture aux déficients visuels 📚

Comme vous devez vous en douter si vous suivez la chaîne depuis un moment, je suis une grande amoureuse des livres. J'ai eu du mal à apprendre à lire, mais une fois ces disciplines apprises j'ai enchaîné plein de lectures, c'est une vraie passion !


Cependant, il faut l'admettre, le livre n'est pas des plus accessibles à un public déficient visuel.


Bonjour à tous, bienvenue dans cette nouvelle vidéo, aujourd'hui on parle de l'accessibilité de la lecture à des lecteurs déficients visuels.


Mon quotidien de lectrice déficiente visuelle

Avant d'entamer cette partie, petite précision : je lis mes livres sous format numérique via une liseuse, une tablette prévue à la lecture avec un éclairage spécifique qui n'agresse pas les yeux. La liseuse permettent de modifier la police d'écriture, sa taille, l'interligne, etc. C'est ainsi que je lis et que j'y trouve mon confort.

Je ne sais pas pour vous, mais, personnellement, je n'ai pas de méthode type pour choisir mes prochains ouvrages à lire. J'ajoute des titres à ma liste de lecture en fonction de mes déambulations sur le web. Parfois, c'est sur un coup de tête parce que le livre me plaît ou parce que je connais l'auteur ; d'autres fois, c'est parce qu'untel en a parlé sur un réseau social.

Pour des raisons évidentes, je ne me fie pas à la couverture est comme d'autres, je ne lis que rarement les résume.

Et, désolé pour nos amis libraires, mais je ne fréquente pas non plus leurs magasins car je suis tout simplement foutrement incapable de lire rien que le titre d'un livre en physique.

Une fois mon dévolu porté sur un ouvrage je dois faire quelques petites vérifications avant de l'ajouter à ma liste de lectures.

Cette vérification est très simple : ce livre est il disponible en format numérique ou, au pire, en audio ?

Quand je dis « au pire », c'est que par sa nature, le livre audio m'est totalement accessible, mais je préfère largement lire sur un format numérique car je n'arrive pas à rester concentrer sur quelque chose très longtemps...

En regardant les informations disponibles sur le livre qui m'intéresse, je peux faire des pronostics : si l'ouvrage est issu de l'autoédition ou d'une petite maison d'éditions, il y a de fortes chances que je puisse le trouver en format numérique. Pour les mastodontes de l'édition, c'est beaucoup moins sûr et souvent il n'y a rien d'autre qu'une version physique.

Si l'ouvragé disponible en version numérique, je l'ajoute directement à la liste de lectures. S'il n'est disponible qu'en version audio, c'est très rare que je l'y ajoute parce-que, comme vous l'avez compris, l'audio ce n'est pas mon truc.

En gros, quand il n'y a pas de version numérique, souvent je laisse tomber mais parfois je me décide à contacter la maison d'éditions où l'auteur et jusque là, pour les maisons d'éditions, je n'ai eu que deux types de réponses : soit le silence radio ou le fameux « ah, mais vous savez, on ne peut pas éditer tous les livres en format numérique ! » et pour les auteurs, c'est un peu la même chose : soit je suis confrontée au silence radio soit ils me répondent qu'ils en parleront à leur éditeur, ce qui revient au problème précédent.

Bref, tout ça se termine bien souvent par la mise de côté dudit ouvrage ou parfois par son achat en version physique... que je ne peux pas lire ou, du moins, très difficilement, mais ça, ça sera le sujet d'une prochaine vidéo !


La lecture chez les déficients visuels en chiffres

Par curiosité, je me suis demandé comment les autres lecteurs atteints d'un handicap visuel s'adapte pour lire et à cette fin j'ai réalisé un sondage sur ce bon vieux FaceBook.

À l'écriture de cette vidéo, 102 personnes ont répondu au sondage et en voici les résultats.

À la question « comment faites-vous pour lire ? », 32 % ont répondu qu'ils écoutent des livres audio ; 21,9 % lisent des livres numériques sur liseuse, tablette et smartphone ; 19,5% se font lire des livres numériques par un lecteur d'écran ; 7,8% lisent des livres numériques avec leur plage braille ; 7 % lisent des livres physiques en braille ; 4,7% lisent des livres traditionnels avec ou sans aide ; 3,9 % lisent des livres édités en gros caractères ; 2,3% se font faire la lecture et 0,98% lisent autrement.

Ce qui semble ressortir de ce sondage, c'est que le livre audio et le grand chouchou des lecteurs déficients visuels. Il a beaucoup davantage et est, par son format, totalement accessible à ces lecteurs. Toutefois, si on calcule, c'est le livre numérique, dans toutes les possibilités qu'il offre qui détrône largement le livre audio avec 49,2% des sondés qui sont dépendants de ce format pour lire ; autant pour une lecture dite « en noir » qu'en braille ou sur un lecteur d'écran.

Ensuite, pour ceux se demandant pourquoi le braille est si peu représentée avec 14,8% des sondés, il faut savoir que cette écriture tactile n'est pas si utilisée que ça. Peu de déficients visuels l'apprennent, peu de déficients visuels la maîtrisent suffisamment, les livres braille sont rares et chers, etc. On estime que moins de 20% des déficients visuels utilisent couramment le braille, ce qui est cohérent avec notre sondage.


Le livre numérique : le plus apprécié chez les déficients visuels et le plus boudé chez les éditeurs

Maintenant, entrons dans le vif du sujet soit l'accessibilité de la lecture.

En tant que lecteurs déficients visuels, nous dépendons principalement du livre numérique et du livre audio. Et je vous le dis tout de suite, nous allons parler numérique parce que c'est ma chaise, je fais ce que je veux et c'est avec ce format que je lis !

Le format numérique est très avantageux sur ses commodités et sur son prix. On estime qu'un livre numérique est vendu 70% du prix de sa version physique ; autrement dit, pour l'éditeur, c'est un bon plan parce qu'il ne demande aucun frais d'impression, frais d'impression s'élevant à environ 10% du prix d'un livre physique.

Une vraie mine d'or pour les éditeurs, n'est ce pas ?

Et bien, pas tant que ça !

Selon le baromètre des usagers du livre numérique, 21% des français disent avoir déjà lu un livre numérique. Pour les éditeurs, ce format représente à peine plus de 10% du total de leurs ventes, c'est vraiment peu, ce qui fait de ce format le grand boudé des éditeurs et malheureusement, ce sont les lecteurs déficients visuels qui en font les frais.


Discrimination à l'accès à la lecture

Quand une personne en béquilles ou en fauteuil roulant ne peut pas accéder a un lieu à cause d'un escalier, par exemple, c'est de la discrimination.

Si une personne déficiente visuelle ne peut pas aller au restaurant parce qu'elle est avec son chien guide, c'est de la discrimination.

Si on refuse telle ou telle chose à une personne parce qu'elle est de telle origine, parce qu'elle est de tel sexe, parce qu'elle ait de telle orientation sexuelle, c'est de la discrimination.

Cette notion là, je pense que tout le monde la maîtrise !

Alors, pourquoi ça ne choque personne quand un lecteur déficient visuel ne peut pas lire le livre de son choix parce qu'il n'est ni édité en format numérique ni édité en format audio ? C'est « normal » ?!

« Tournez-vous vers d'autres livres », vous disent les éditeurs ; dit-on à un paraplégique d'aller dans le restaurant d'à côté parce que celui-ci n'est pas accessible ? Ou dans le cinéma voisin ? Bizarrement, je ne pense pas que ça passerait aussi bien. Alors pourquoi le fait-on avec la lecture ?

Le livre, c'est une ouverture au monde, à l'Histoire avec un grand H, à l'information, à l'aventure, au divertissement dans tout ce qu'il peut proposer... À ce titre, je trouve ça profondément triste et injuste de priver une partie de la population de ce loisir si enrichissant.

Dans cette vidéo je vous parle de l'accessibilité du livre pour des lecteurs déficients visuels, mais l'accessibilité ne s'adresse pas qu'à ce public. La lecture numérique, par exemple, peut être d'une grande aide pour des lecteurs dyslexiques car certaines polices d'écriture sont étudiées pour leur faciliter l'accès à la lecture. Comme toujours, quand on parle d'accessibilité, les avantages ne se font pas sentir que chez un seul groupe de personnes mais auprès de tous.


Initiatives

Pour lutter contre cette inaccessibilité de la lecture, certaines associations ont mis en place des initiatives intéressantes à l'image de la bibliothèque sonore de l'association des donneurs de voix ou de la bibliothèque braille de l'association Valentin Hauy.

D'autres, comme l'association Mangomics, œuvrent à rendre accessible par la transcription texte et audio des mangas et des comics.

Je ne peux qu'être désolée, toutefois, que ces initiatives soient à l'origine de bénévoles quand on sait que les éditeurs ont bien souvent la possibilité de défricher l'accessibilité à leurs ouvrages. C'est à chacun de prendre conscience de cette problématique et d'œuvrer à l'accessibilité de son livre. Auteurs et éditeurs, de nouveaux lecteurs sont à y gagner !

C'est ironique de voir que des livres écrits par des personnes concernées comme Salim Ejnaïni ou Laetitia Bernard ne sont, à leur sortie, pas accessibles. Il faut cesser avec cette discrimination banalisée du quotidien.


Cette vidéo touche à sa fin, je ne peux que vous encourager à parler de cette problématique autour de vous pour sensibiliser un maximum de personnes.

Je suis très curieuse de connaître votre rapport à la lecture et les solutions que vous avez trouvé pour accéder à tel ou tel ouvrage.

Je remercie grandement Arthur de la chaîne YouTube Les Théories du Bonheur de m'avoir aidé à écrire cette vidéo, je ne peux que vous encourager à aller sur sa chaîne, le lien sera en descriptions.

N'oubliez pas de vous abonner et si ce n'est pas déjà fait, de me rejoindre sur le FaceBook et sur le serveur Discorde.

Je vous fais des bisous et à bientôt pour une prochaine vidéo, bye !



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