Bonjour à tous, et bienvenue dans cette nouvelle vidéo !
Comme vous pouvez le constater avec cette petite décoration de type Halloween sur mon bureau, nous ne sommes plus du tout en septembre et la rentrée scolaire est déjà loin.
Mais ce n'est pas grave, j'avais quand même envie de faire une vidéo dans laquelle je vais donner des conseils et astuces à destination des élèves déficients visuels enfin qu'ils puissent passer une année le plus sereinement et confortablement possible.
Pour cette vidéo, je vais m'appuyer sur mon vécu d'élève basse vision.
Ces conseils, je ne les ai pas forcément suivi à l'époque car je ne sais pas si je ne les comprenais pas, si je ne voulais pas les écouter ou si on ne me les avait pas donné tout simplement.
Cette vidéo vient dans la continuité de « 6 conseils à destination des profs d'élèves malvoyants » qui commence à dater mais que vous pouvez toujours visionner, le lien sera en descriptions.
Enfin bref, j'espère que ces quelques conseils et astuces pourront vous aider.
N'hésitez pas à partager vos propres conseils et astuces en commentaire.
Bon visionnage.
Conseil n°01 : signaler son handicap.
On va commencer par quelque chose qui est peu agréable mais primordiale, d'après moi, pour passer une bonne année scolaire. C'est le fait de signaler dés le début votre handicap, que ce soit auprès des professeurs que des autres élèves.
Dans le cas de signaler votre handicap aux autres élèves, ça peut vous éviter de vous justifier tous les quatre matins sur le pourquoi du comment vous venez en cours avec un ordi portable ? Pourquoi vous lisez votre livre de telle ou telle manière ? Pourquoi vous avez le droit à plus de temps que les autres pour finir vos contrôles, etc, etc ?
Ça brise directement la glace sur un sujet qui est encore malheureusement tabou et dites vous que dans votre classe, certains élèves n'auront sans doute jamais entendu parler du handicap visuel avant de vous rencontrer.
Pour les profs, c'est tout aussi important parce que, oui, techniquement, ils savent qui vous êtes; ils savent que vous avez un handicap visuel et c'est à peu près tout.
Et vous savez tout aussi bien que moi que le handicap visuel est très, très vaste et qu'on n'a pas tous les mêmes difficultés et les mêmes besoins.
Alors, en début d'année, n'hésitez pas à faire le tour de vos professeurs pour repréciser les choses : bonjour, je m'appelle intel, je vois comme ceci, je ne peux pas faire ceci, je peux faire cela, j'ai besoin de ceci, etc, etc.
Exemple, je ne peux pas colorier des cartes en géographie, je ne peux pas faire certains exercices de SVT où il faut observer des insectes, et il ne sert à rien de me coller au premier rang systématiquement parce que je ne vois strictement rien au tableau que je sois devant où tous derrière.
Et pour ceux qui ont eu mal de parler de leur handicap et qui trouvent ça peu glorieux de se pointer devant tout le monde en disant : « hey ! J'ai un handicap ! » Et bien dites vous que le handicap, il est là, et qu'il va certainement vous suivre toute votre vie et qu'il faut mieux l'assumer le plus tôt possible pour pouvoir s'épanouir dans sa vie et sur tous les fous.
Conseil n°02 : communiquer un maximum avec le corps enseignant
Ce conseil vient directement dans le prolongement du conseil précédent.
Communiquer un maximum avec le corps enseignant, squater la salle des profs s'il le faut, n'ayez pas peur d'être l'élève chiant, exprimez-vous sur ce qui va et ce qui ne va pas, votre prof principal est là pour ça.
Vous pouvez signaler que tel prof vous presse pendant vos tiers temps, que celui-ci oublie systématiquement vos agrandissements, qu'un autre ne vous laisse jamais brancher votre ordinateur en classe ou encore que machin vous pousse en dehors de la salle de cour dès la sonnerie avec ledit ordinateur portable dans les mains sans vous laisser le temps de le ranger.
Et non, ce n'est pas du vécu...
Bref, communiquer, communiquer.
Je sais que ce n'est pas toujours simple, surtout quand on est ado face aux profs, mais décoincer vous et affirmez vous. Parce que, tout simplement, vous en avez le droit. On à le droit de s'exprimer même en tant qu'élève (bordel) !
Et si vraiment pour vous, vous exprimer à l'oral est compliqué, vous avez toujours la bonne solution d'écrire un mail à votre professeur principal.
Il devrait ou elle devrait vous comprendre.
Conseil n°03 : demander toujours plus pour avoir ce qu'il vous faut
Maintenant, on va parler aménagement des cours parce que, oui, quand on est en situation de handicap, nos cours peuvent être aménagés, autrement dit adaptés à notre handicap.
Par exemple, les exercices sur carte en cours de géographie vont être revus pour nous être accessible voire certains exercices peuvent être totalement zappés. Les aménagements, c'est aussi les agrandissements ou les transcriptions en braille.
C'est hyper varié, hyper spécifiques à chacun, c'est pourquoi ça demande un travail administratif plutôt monstre en amont et qui, bien souvent, ne suffit pas pour faire une rentrée scolaire sereine.
Et il se trouve que, quand on est ado, on a tendance à demander un minimum d'aménagement soit pour ne pas déranger ou pour se fondre dans la masse.
Et ne faites pas genre, je sais qu'il y en a qui réfléchissent comme ça parmi vous !
Mais croyez en mon expérience, moins vous demanderez d'aménagement et moins on vous en fera. Après tout, vous n'en faites pas la demande c'est que vous n'en avez pas besoin !
Et petit à petit, ce qui va se passer, c'est que le corps enseignant va totalement vous zapper.
Alors là, vous allez me dire que ça va, vous vous débrouillez. Mais vous faites comment le jour où vous êtes hyper fatigué ? Parce qu'il faut bien se dire quelque chose, et même si ça ne fait pas plaisir, à travail égal, un élève déficient visuel va fournir beaucoup plus d'efforts et d'énergie qu'un élève voyant. Donc, vous vous fatiguez bien plus vite que vos camarades.
Vous avez déjà essayé de suivre un cours de chimie avec un prof féru de schémas aux tableaux, schémas que vous ne pouvez évidemment pas voir ? Et bien, dans ces moments là, vous êtes bien content d'avoir soit les schémas sur papier sur votre bureau ou les schémas expliqués en texte.
Bref, en terme d'aménagement, demandez toujours un peu plus parce que, même si cet inconscient de la part du corps enseignant, vous aurez toujours un peu moins. Parce que, bon, soyons honnête, pour eux, c'est chiant de faire du sur mesure pour un seul élève.
Conseil n°04 : le smartphone, un outil à ne pas négliger
Etant née en 94, j'ai connu tout au long de mon cursus scolaires du matériel spécialisé plus ou moins encombrant qui semblerait à des ados d'aujourd'hui plus que désuet. J'ai connu des téléagrandissuer avec un écran aussi gros qu'un micro-ondes qui prenait littéralement la place d'un élève dans la salle de cours et qui, en plus, faisait un bruit blanc monstrueux et qui se trouvait allumée toute la journée à quelques centimètres de moi. J'ai aussi connu le Mimio, un drôle d'outil qui, grâce à un capteur et l'utilisation de feutres spéciaux, retranscrivait ce que le prof écrivait au tableau sur mon ordinateur. Alors, sur le papier ce n'est pas mal mais si par mégarde le prof utilisait le mauvais stylo ou le mauvais effaceur, ça devenait le bazar sur l'écran du PC. Et l'utilisation du Mimio impliquait de pouvoir lire l'écriture manuscrite parce que, littéralement, c'était retranscrit tel quel sur le PC. Donc, bon, sur le papier, ça demandait quand même d'y voir un minimum.
Aujourd'hui, tout ce matériel a évolué, il est plus compact et pratique d'utilisation. Pas forcément plus performant, mais plus petit.
Les télé agresseurs font désormais la taille de PC portables mais ils sont toujours restés bloqués sur le 720p. Sachant que c'est du matériel qui coûte plusieurs milliers d'euros, j'avoue que ça fait un peu mal !
Mais le grand oublié des salles de cours et qui pourtant pourrait être d'une grande aide, c'est le smartphone.
Si vous avez un reste visuel et que vous n'arrivez pas à voir un schéma, hop, une photo, et vous pouvez zoomer autant que vous voulez. Bonus si vous votre portable avec vous, grâce au drive, vous pouvez la voir sur l'écran du PC !
Vous avez des difficultés avec la prise de notes ? Utilisez le dictaphone du téléphone pour garder une trace de votre cours et reprendre vos notes chez vous.
Vous n'arrivez pas a lire l'énoncé d'un exercice ? L'OCR du téléphone est là pour vous !
Bref, nos smartphones regorgent de technologies qui évoluent à une vitesse folle et ça serait quand même sacrément dommage de s'en priver.
Bien évidemment, sortir son smartphone en cours quand on est collégien ou lycéen, c'est un peu délicat et il faut en parler en amont à son professeur. Mais vu toutes l'aide que ça peut apporter, je trouve ça dommage de le garder au fond de sa poche.
Conseil n°05 : ne vous privez pas de lumière
En fonction de la pathologie de chacun, on a plus ou moins besoin de lumière pour être à l'aise et je fais personnellement partie de ceux qui ont besoin de beaucoup d'éclairage.
Quand j'étais en primaire, donc début des années 2000, j'avais déjà testé l'option d'avoir une lampe de bureau avec moi en classe. Mais c'était relativement balaise et ça se branchait sur secteur. Autrement dit, c'était difficilement envisageable au collège de la trimballer d'une salle de cours à l'autre sachant que j'avais déjà sur moi mes livres agrandis, mon ordinateur portable et le fameux Mimio.
Mais heureusement pour nous, nous sommes à l'ère du compact et du sans fil, donc ne vous privez pas d'une petite lampe de bureau orientable sur batterie qui ne prend pas beaucoup de place dans votre sac.
Si ça peut vous apporter du confort, c'est tout bénef', foncez !
Conseil n°06 : préservez votre dos
Vous le savez certainement, mais en tant que personnes déficientes visuelles, on a tendance à adopter de mauvaises postures. Dans le cas de personnes avec un reste visuel, c'est souvent pour voir ce qui nous entoure ou ce qu'on a sous le nez, mais globalement on est relativement assez souvent penché vers l'avant.
Pour ma part, quand j'écris sur une feuille, je suis très, très proche de ma feuille. Je n'abuserais pas en disant que mon nez pourrait limite toucher la feuille.
Et quand je suis sur mon PC, c'est la même chose, j'ai besoin d'être très, très, très proche de l'écran.
Et non, pour ceux qui s'inquiètent, je n'ai pas mal aux yeux.
Sur mon PC, derrière moi, j'ai réglé le problème grâce à un bras articulé. Je ne m'avance plus vers l'écran, c'est l'écran qui vient littéralement à moi, ce qui me permet de rester plus droite.
Mais quand j'étais en cours, j'étais sur un ordinateur portable et dans ce cas là, ce n'est pas l'écran qui venait vers moi mais plutôt moi qui venais à l'écran en passant par dessus le clavier. Je vous laisse imaginer ma posture...
J'ai donc très rapidement laissé tomber, en tout cas en cours, l'ordinateur portable pour écrire sur papier même si la relecture n'en était que plus compliquée.
Et cette connerie de me défoncer le dos sur un ordi portable, même en dehors des cours, je l'ai fait des années ! Et dites vous que c'est grâce au Caméraman que j'ai évolué.
On est d'abord passé sur un écran télé branchée en HDM, écran de télé qu'on a légèrement surélevé avant de se dire que ça ne servait à rien et d'investir dans un ordinateur fixe avec un bras pour l'écran.
C'est peut-être un peu cher, mais pour vos écrans privilégiez le bras articulé, votre dos vous en remercier.
Pour ce qui est de l'utilisation d'un ordinateur portable en cours, qui est le compagnon d'études de bon nombre d'élèves déficients visuels, je vous suggère de passer sur un mix ordinateurs portables/tablettes avec, vous savez ,l'écran qui peut se détacher du clavier pour pouvoir installer l'écran sur un petit bras articulé. C'est loin d'être le mieux mais je pense que pour votre dos c'est déjà mieux que l'ordinateur portable.
Et je pense qu'il serait bon d'apprendre à tous les élèves déficients visuels, qu'importe le reste visuel qu'ils ont, à utiliser des logiciels lecteur d'écran comme NVDA ou Jaws enfin qu'ils ne sollicitent pas tout le temps leurs yeux et qu'ils puissent se redresser, par exemple, sur leur ordinateur portable en cours.
Conseil n°07 : la passion VS la raison
Ce point là est très important et il va certainement en faire réagir plus d'un, mais j'assume totalement !
On demande de plus en plus tôt aux enfants ce qu'ils veulent faire quand ils seront grands. Alors, ce qui revient souvent ces pompier, policier, vétérinaire, instituteurs... Mais en grandissant on envisage d'autres possibilités avec des cursus plus variés les uns que les autres.
Dans le cas d'élèves déficients visuels, je ne vous apprends rien en vous disant que leur avenir professionnelle n'est pas des plus cléments. C'est triste, c'est injuste mais c'est la vérité. Quand pour certains suivirent des cours relève du parcours du combattant, il ne faut pas s'étonner qu'accéder à un emploi soit quasiment mission impossible.
Et là, au moment de décider de son avenir, vous pouvez être tiraillé entre deux choses : la raison et la passion.
La passion, c'est de viser des études, un métier, qui vous fait vibrer même si le projet est un peu voire totalement fou.
La raison, c'est de viser des études passent partout qui vous mèneront vers une situation professionnelle stable.
C'est cliché mais c'est une question qu'il va falloir appréhender en amont.
S'orienter vers une école de théâtre ou un CAP en secrétariat ?
Vous pouvez avoir beaucoup de talent en tant que comédien, mais est-ce envisageable comme un métier ? Comment allez-vous vous déplacez d'un casting à l'autre ? Comment allez-vous appréhender chaque nouvelle scène ? Comment allez-vous vous rendre à toutes les répétitions ? etc, etc... Pensez-vous que malgré votre talent on vous recrutent vous qui êtes moins étonnante qu'un autre ?
Je ne dis pas que c'est impossible, mais bien plus compliqué pour un comédien handi qu'un valide.
Alors que d'autres métiers sont bien plus répandue dans le handicap visuel et que vous seriez quasiment sûr de trouver un job à la fin de vos études.
Cette question de faire la part des choses entre passion et réalité est valable pour tout le monde mais encore plus pour les personnes en situation de handicap qui sont bien plus touchées par la précarité.
Et je suis quasiment certaine de voir débouler dans l'espace commentaires des comédiens déficients visuels qui vont me prouver par A + B qu'on peut faire carrière malgré le handicap !
Cette vidéo touche à sa fin, j'espère qu'elle pourra vous aider au cours de votre année scolaire.
N'hésitez pas à partager dans l'espace commentaires de cette vidéo vos anecdotes et astuces et conseils sur le même thème.
Quant à moi je vous fais des bisous et je vous dis à bientôt pour de prochaines vidéos !
Bye !
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