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  • Photo du rédacteurMarjo R. Cosyra

A travers le regard d'un cheval - « Je te vois »



Bonjour à tous, j’espère que vous allez bien. Je suis super contente de vous retrouver enfin en extérieur, comme quoi il commence à faire beau et ça, ça fait plaisir !

Pour cette nouvelle vidéo, je vous viens avec un livre et on va parler, évidemment, de ce livre et de cet auteur en nous éloignant un petit peu du handicap visuel.


Comme vous le savez, j’adore lire et passer des heures à bouquiner avec ma liseuse. Je pense que cette liseuse, c’est un peu la femme de ma vie.


« Je te vois » de Laurent Sents
« Je te vois » de Laurent Sents

Le livre dont je vais vous parler aujourd’hui s’intitule « Je te vois » et a été écrit par Laurent Sents. Il a été édité à compte d’auteur chez TheBookEdition en 2015. Quand je dis « à compte d’auteur », dans le cadre de ce livre-là, c’est que Laurent a fait tout le boulot consacré à l’édition de son bouquin et la maison d’édition ne fait office que de diffuseur et d’imprimeur.

Volontairement, je ne fais pas une super bonne pub à cette maison d’édition parce que sur pas mal de points je pense que c’est un peu l’arnaque, mais Laurent à bien galéré avant de trouver le moyen de se faire éditer, il n'a vraiment eu le choix. Donc, à tous les éditeurs qui regarderont cette vidéo, je vous fais un petit clin d’œil si ça vous intéresse.


« Je te vois » est un livre autobiographie qui se base sur une question simple qu’une amie aurait posée à Laurent en 2007 : qu’elle est ta relation avec les chevaux ? Parce que, Laurent, par son histoire, a une relation toute particulière avec cet animal qu’on considère comme la plus belle conquête de l’Homme, et à travers son livre, il va tenter de nous partager une parcelle de son histoire.


Mais qui est Laurent, allez-vous me demander à juste titre ? Je vais tâcher de répondre très sommairement à cette question. Laurent habite en Belgique et va souffler, cette année, sa 36e bougie. Il nourrit, depuis son adolescence une relation toute particulière avec les chevaux.

Alors, vous allez me dire : Marjo, la passion des chevaux ce n’est pas un truc incroyable, pourquoi tu nous parles de ce monsieur ? Et bien, tout simplement parce que Laurent a une petite particularité, mais alors toute petite. Il est atteint de la dysplasie de Kniest.

Alors là vous allez me dire : mais de quoi tu parles ? Parce que je pense qu’à juste titre, personne, où très peu, ne connait cette dysplasie, et pour cause, Laurent serait le seul cas reconnu en Europe. Et croyez-moi, il s’en serait bien passé


💡 Mais qu’est-ce que la dysplasie de Kniest ? Pour faire simple la dysplasie de Kniest, c’est la mutation du gêne COL2A1 sur le chromosome 12. Et ce gène est responsable de la production de collagène de type II, autrement dit la protéine fibreuse qui va combler le vide entre les organes.

Et là je dis : merci, Google, j’espère ne pas avoir dit trop de conneries !

Ce qui caractérise cette dysplasie c’est son niveau de gravité et aussi le fait que les os longs sont excessivement raccourcis.

Cette dysplasie a été diagnostiquée pour la première fois par Monsiuer William Kniest en 1952, donc ça remonte un peu, mais à la fois ce n’est pas si vieux que ça.


En résumé, je pense que vous l’avez compris, Laurent est handicapé au quotidien par cette maladie pour des choses simples comme se déplacer, dans son autonomie, etc. Et surtout, il reçoit assez régulièrement des remarques qui peuvent être relativement blessantes.

Il mentionne quelque chose dans son livre à ce propos : le fait que les personnes ont tendance à lui parler comme a un petit débile, excusez-moi de ce terme, sous prétexte qu’il est petit, qu’il a potentiellement la taille d’un ado ou d’un enfant, donc on va lui parler comme a un enfant. Mais Laurent va avoir 36 ans, il a toute sa tête, donc ne vous inquiétez pas, vous pouvez lui parler comme a un homme de son âge.

Et bordel, arrêtez de faire des généralités parce que les gens sont petits ou grands ou n’importe quoi.


La dysplasie de Kniest a mené Laurent à faire plusieurs voyages aux États-Unis pour être soigné car là-bas on retrouve des techniques qui ne sont pas disponibles en Europe. Pour cela, il a bénéficié, on va dire ça comme ça, de la bienveillance des gens car, il me semble que ça s’est fait avec une cagnotte à l’époque. Mais Laurent m'a confié qu'il ne souhaitait pas réitérer l'expérience parce que les gens, bizarrement, attendaient comme quelque chose en retour, ils voulaient absolument des résultats, etc.


Mais ce qui gêne le plus Laurent au quotidien et qui le stress énormément, ce sont ses yeux parce que cette dysplasie le fragilise énormément et donc au niveau des yeux. En 1999 et 2010, il subit deux décollements de rétine qui lui font perdirent énormément d’acuité visuelle. Et ça, c’est quelque chose que Laurent a énormément de mal à gérer au quotidien, c’est sa bête noire, il focalise énormément là-dessus et il a excessivement peur de perdre totalement la vue.


Mais cette maladie ne va pas empêcher Laurent de développer, comme je le disais plus tôt, une grande passion pour les chevaux. Cela vient d’un séjour en camp de vacances quand il était ado où il a eu l’occasion d’être en contact avec cet animal et cala lui à plu.

Une fois adulte, après avoir fini ses études, il a souhaité retourner au contact des chevaux. Il a fait beaucoup de recherches pour trouver un manège qui était en mesure de l’accueillir. Il a fini par prendre des cours d’équithérapie qui est une thérapie par le cheval comme le dit son nom.

Les premières séances consistaient à brosser le cheval et a faire des sons, mais très rapidement Laurent à voulu plus et notamment s’essayer au travail à pied.

Alors, pour ceux qui n’y connaissent rien au milieu du cheval, le travail à pied est un travail, comme l’indique son nom, que le dresseur va effectuer à pied avec un cheval. Ça se voit souvent dans le spectacle équestre, mais c’est excessivement utile avec des jeunes chevaux ou des personnes n’ayant pas la possibilité de monter tout simplement.

Laurent va donc débuter le travail à pied avec une jeune jument qui s’appelait Blue Sky, une jument d’école, et tous deux vont apprendre les rudiments de cette discipline.

Mais Laurent aspire à plus que prendre des cours quelques fois par semaine avec un cheval qui ne lui appartient pas. Son objectif, son but, c’est de devenir propriétaire de son propre cheval. Et c’est tout le contenu de ce livre, justement : le parcours de Laurent qui souhaite devenir propriétaire de son cheval, avec tout ce que cela représente d’échec, de réussite, de doute, etc.


Laurent et Kana
Laurent et Kana

Aujourd’hui, cela fait 10 ans que Laurent partage sa vie avec Kana, une petite jument blonde. Autrement dit, son objectif est réussi.

Avec sa jument, Laurent a multiplié les apprentissages à pied. Il lui a appris plein de choses : à se cabrer, à se coucher, à faire une jambette, à monter sur un plot… Tous deux font même un peu de spectacles devant un public pour présenter leur travail.

« Je te vois » est donc comme un journal de bord dans lequel nous suivons Laurent dans son parcours pour devenir propriétaire d’un cheval, car Laurent, pas le biais de son handicap et de sa maladie doit faire plus que ses preuves pour être pris au sérieux. Être propriétaire d’un cheval, en être responsable, ce n’est, au final, pas rien.


Le parcours équestre de Laurent m’a touché et je pense sincèrement que son histoire mérite à être connue autan dans le milieu des handis que chez les valides. Laurent est un homme de cheval et même si vous ne le voyez que très rarement en selle, il a développé avec sa jument une relation qui va au-delà de la relation de bien des cavaliers et de leur monture. C’est vrai que par le biais de la télévision, dans les films, on a tendance à voir des chevaux monter, mais on a oublié à quel point ils étaient capables de s’exprimer sur le travail à pied et de répondre tout autant à nos attentes.

La relation qui unit Laurent et Kana est basée sur le respect mutuel et la confiance. Pour Laurent, l’erreur n’est pas permise et la communication avec Kana doit toujours être optimale. Kana lui fait confiance et à travers ses yeux voit Laurent comme un repère et non une personne en situation de handicap, c’est là où le titre « Je te vois » prend tout son sens, justement.


Je ne peux que vous inviter à découvrir ce livre « Je te vois ».


Pour le moment, il n’est malheureusement disponible que chez TheBookEdition pour la somme de 20€ en version papier et 5,70€ en version numérique. La version numérique étant, je préfère le préciser, un PDF.

Ce livre n’est pas parfait, mais Laurent ne se prétend pas auteur. Je pense que beaucoup seront intéressés par son parcours et son histoire.



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