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  • Photo du rédacteurMarjo R. Cosyra

Rencontre avec Teddy, papa solo déficient visuel 👨‍👧🦮

Dernière mise à jour : 2 nov. 2022



Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo / ce nouvel article !

Aujourd'hui, comme vous pouvez le constater, je ne suis pas seule, je suis en compagnie de Teddy et nous allons parler de la parentalité en tant que personne déficiente visuelle et plus particulièrement de son cas de papa solo parce que Teddy est un super papa solo.

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🟣 Marjo : Peux-tu te présenter et présenter ta fille ?

Teddy : Moi, c'est Teddy, j'ai 28 ans et j'ai une petite fille qui s'appelle Lily-Rose et elle a bientôt 5 ans. Je vis avec elle tous les jours et là, aujourd'hui, elle est à l'école. C’est ma petite équipe à moi.


🟣 Marjo : Quand tu étais plus jeune, avais-tu des aprioris sur le fait d'être parent avec un handicap ?

Teddy : Bah, quand j'étais plus jeune, je n'avais pas forcément d’aprioris parce que c'était… pas forcément… je n'en avais pas encore, j'étais habitué parce que mes sœurs en ont eu avant moi [des enfants] donc, déjà, j'étais beaucoup plus à l'aise avec ça mais quand j'ai su que j'allais en avoir un à moi, là c'était… ouais, j'avais peur. J'avais peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir gérer ses pleurs, gérer… savoir où elle va, l'habiller, tout ça et tout… Et en fait, au final, ça s'est fait tout seul. En fait, tu as l'impression qu’après; dés qu'elle est là, dès qu'il est là, parce que ça peut être une fille ou un garçon, on ne sait pas encore, tu as l’impression que ton corps et ta tête se disent : « bon, aller, c’est maintenant, t’es prêt et on y va. » Tu apprends en regardant les autres et au final tu te mets à l’aise et puis tu fais à ta façon, et tu mets des techniques en place et tu adaptes comme dans la vie de tous les jours. Tu adaptes avec quelqu'un qui est à tes côtés.


🟣 Marjo : T'étais-tu renseigné, avant l'arrivée du bébé, sur les bonnes pratiques à avoir avec un nouveau-né ?

Teddy : Bah, honnêtement, je me voilais la face de me dire que j’allais être papa. Je n'ai pas cherché à me prendre la tête, je n'ai pas cherché à me stresser avant qu’elle arrive. Je ne me suis pas dit : je vais faire comme ci, je vais faire comme ça … J'ai juste acheté quelques petits trucs ; genre pour faire le biberon, c'est une espèce… comme une cafetière. Tu mets la quantité d'eau exacte, ça chauffe et on va dire que t’es sûr de ne pas te tromper au niveau de la quantité pour aller dans le biberon. Et au niveau de la poudre, des trucs comme ça, enfin, il y a la cuillère et tout ça mais sinon, au début, je n'étais pas du genre à… Je ne me préparais pas à faire ci, je ne me préparais pas à faire ça…

J'avais juste, en gros, préparé l’appartement en me disant… Car au début j’étais en appartement, aujourd’hui je suis en maison. J'avais préparé sa chambre, c'est tout. Mais psychologiquement je n'étais pas prêt… J'étais… dans le sens, je me disais toujours : on verra ça demain, on verra ça demain, je reportais toujours ça à demain parce que je me suis dit que je peux m'imaginer plein de choses et en fait, au final, quand elle sera là, ça sera… ça sera différent. Ça sera quelque chose d’autre.

Et aussi, comme ma soeur avait un enfant, enfin des enfants avant moi, mes trois soeurs avaient eut des enfants avant moi, et ma petite nièce a le même âge que Lily-Rose de 1 mois d’avance, donc j'avais pu, on va dire, avant son arrivée, 1 mois avant, préparer le terrain, me dire ah bah tien… Je faisais genre de m'intéresser sans m’intéresser pour ne pas montrer que j'avais des craintes et des peurs et au final… Marjo : Tu piochais quand même les infos, les astuces…

Teddy : Ouais genre, chez moi par exemple, j'avais prévu de mettre du parquet en me disant, quand elle marchera, j'entendrai ses pas, tu vois ? Des fois, de temps en temps, je lui mets une petite clochette comme ça je sais où elle est mais bon, Lily-Rose, elle parle tellement fort ou elle rigole tellement, ou elle a toujours quelque chose à dire que je sais où elle est. Elle est toujours en train de dire « papa ! » donc, je sais où elle est, donc c’est ça qui est drôle. Aujourd’hui, je… mes doutes et mes peurs ne sont plus présents parce que… comme je dis toujours : chaque solution à…

Marjo : Chaque problème, plutôt, à une solution !

Teddy : Ouais, voilà, chaque problème à sa solution !

Marjo et Teddy : * rire *

Teddy : Ouais, chaque problème a sa solution, je suis un petit peu…

Marjo : Tu ne t'es pas mis une pression monstrueuse en te disant : mon Dieu ! …

Teddy : Non, j’ avais juste peur de me dire : est-ce que je vais y arriver ? C'était juste le petit mot de ça : est-ce que je vais y arriver mais ouais mais si j'y pensais, je me foutais un petit peu en stress parce que j'avais peur de faire une bêtise par la peur. Au final, c'était juste une peur au fond de moi, ce n'était pas réel.

Marjo : Au final, ce n'est pas une peur plus démesurée que n'importe qui d'autre qui va avoir un enfant

Teddy : Ouais, exactement. Parce que je pense que même une personne sans handicap peut avoir peur aussi. C'est comme tout le monde c’est… On a tous eu des petites craintes de ne pas être à la hauteur, de ne pas être des bons parents. Je pense que c'est pour tout le monde mais moi, j'avais ma déficience visuelle en plus. C’est vrai que je n’y pensais pas plus que ça et je me disais : j'achète ça, j'achète ci, je mets ça en place mais on verra quand elle sera là comment je m'en servirai et comment je mettrai ça encore plus en place. Au final, ça a été dans l’enssemble.


🟣 Marjo As-tu été confronté à des personnes remettant en cause ta capacité à être papa avec ton handicap ? Comment as-tu fait face ?

Teddy : Ouais, beaucoup… Les regards, il y en a eu parce que, quand je sors avec ma mère ou des gens que je connais, j'en ai eu des regards. Les gens qui sont avec moi, ils me disent : « Ah, il te regarde , comme ci, il te regarde comme ça… » Je préfère qu’on ne me le dise pas. Comme ça, au moins, ça ne me heurte pas… Ou sinon, j'ai déjà eu une fois, par exemple, quand j'étais chez le médecin, j'attendais dans la salle d'attente, et ma fille m'a dit : « Papa, viens ! » et il y a eu un groupe de parents, plus loin, qui ont dit : « Oh, il a un enfant alors qu’il ne voit pas du tout ! » C’était malheureux de voir qu’ils jugent quelque chose qu’ils ne connaissent pas au lieu de venir me demander : « Comment tu fais ? » Je sais que ça peut être difficile de parler à quelqu’un, je comprends que ça peut être difficile de demander, mais je trouve que ça fait comme une douleur d’entendre des trucs comme ça.

Souvent, quand je me baladais avec la poussette, je prenais la poussette d’une main, le chien [guide] de l’autre et souvent on se dit : « Comment il fait ? » Avec la volonté on peut tous réussir à faire quelque chose comme ça ; on peut mettre des techniques en place. Si je le fais, c’est à la fois pour moi et à la fois pour montrer que je peux avoir une famille, que je peux être autonome malgré ma cécité. La barrière c’est nous qui nous la créons, tu vois ?

Marjo : Sur certains points, oui mais c’est aussi la société parce que, mine de rien, à force d’entendre dire : « Wouah, c’ est incroyable, cette personne a un handicap et pourtant elle a un enfant ! » tu as tendance à te dire : « Wouah, ça doit être un truc de ouf d’avoir un enfant avec un handicap, c’est peut être pas possible ... » Et je pense qu’il y a des gens qui se mettent une barrière, parce qu’on donne l’impression que les gens qui ont des enfants sont des gens qui sortent de l’ordinaire, qui sont extraordinaires, alors que dans l’idée tu es une personne totalement ordinaire avec une particularité et t’es papa, point barre. * rire *

Teddy : Oui, c’est ça et je pense qu’ils sont tellement jugés au quotidien qu’ils se créent une barrière en se disant : « Bah non, je ne serais pas capable d’avoir un enfant », parce que pour eux, je ne serais pas capable de m’occuper de moi et ça peut abîmer un certain rêve, le rêve d’être parent, le rêve de pouvoir faire ci, le rêve de plein de choses. Aujourd’hui, on peut montrer : regarde, moi je suis handicapé, j’ai une déficience visuelle, mais j’ai ma fille avec moi au quotidien. Et ça, c’est une fierté. Ce n’est peut-être pas grand-chose pour certaines personnes, mais pour moi c’est comme si on m’avait donné++… Je ne peux pas expliquer ce que je ressens mais quand je l’ai près de moi, et bien, wouah ! Et même si des fois elle est un peu dure, eh bien : c’est un enfant ! On m’a fait confiance, on me l’a laissé au quotidien et j’apprécie. J’ai pu montrer que j’étais au-delà de ce que je savais faire, je suis autonome pour moi mais aussi pour ma fille. Et je pense que, c’est bête à dire, mais demain j’en aurai un autre, je sais que je serai capable de faire ci, de faire ça, je serai encore plus prêt sur certaines choses. Lily-Rose m’a aussi apporté de me dire : « Je suis capable » et c’ est grâce à elle que je suis capable, parce que parfois, je me suis mis des doutes et au final j’ai réussi, parce que elle aussi me fait confiance.

Marjo : Ouais, au final tu as repoussé tes limites pour elle, tu as cherché à être plus autonome, à lui proposer plus de choses etc.

Teddy : Bien sûr. Aujourd’hui, elle n’a que 5 ans, c’est un petit âge, c’est encore un bébé pour moi, elle comprend que son papa ne voit pas, parce que des fois, au feu de signalisation, elle dit « Oh, feu vert ! »

Marjo : * rire *

Teddy : Tu vois, elle comprend, elle me dit des fois : « Il y ’a deux marches », elle met des choses en place toute seule quand elle en a envie, et quand elle n’en a pas envie, je comprends, c’est un enfant, je ne lui demande pas non plus ma charge à moi. Du moment qu’elle arrive à s’épanouir, à voir ce qu’elle voit, à faire ce qu’elle a envie de faire, je suis ravi. C’est ça que les gens ne comprennent pas quand je suis avec elle dans la rue et qu’ils jugent. Comment tu peux juger quelqu’un avec qui tu ne vis pas au quotidien ? Tu ne peux pas juger quelqu’un comme ça. Si ça se trouve, lui à ma place, il mettrait des techniques en place et peut être que moi je serais curieux de voir ce qu’il sait faire. Je pense que c’est une curiosité. Les choses qu’ils disent un peu maladroitement, je pense que dans leur situation je serai peut être pareil, je me poserai des questions…

Marjo : Ouais, mais à ces gens là, autant leur dire de venir demander : « Bonjour, est ce que je peux vous poser des questions ? »

Teddy : Bien sûr.

Marjo : Toi tu dis : « oui » ou « excusez-moi, je suis pressé », ou : « je n’ai pas envie de vous répondre » et puis roule.

Teddy : Mais bien sûr, après je ne dis pas que tout le monde répondra...

Marjo : Non.

Teddy : Mais moi par exemple, je serais prêt à aider, à dire comment je fais, à proposer mes techniques… Si ça se trouve, quelqu’un dans leur famille est peut être dans ma situation ? Et peut-être que ça pourrait les rassurer et se dire que : « Bah ouais, c’est super ! ». Si tout le monde se donne la main comme ça, on va se dire, tout doucement, le jugement et le regard seront moins présents. Il y aurait moins de douleur pour ceux qui les reçoivent. Je ne vois pas, je vois pas les regards, mais pour ceux qui ont un autre handicap c’est plus douloureux

Toi, tu es malvoyante, tu peux percevoir des regards je pense parfois ?

Marjo : Non, moi j’ai le même souci que toi, parfois c’est Damien qui va me dire : « il y a des gens qui te regardent bizarres » … Moi je ne me rends pas compte ! La vie est belle, cuit-cuit les petits oiseaux…

Teddy : Moi, les personnes avec qui je traîne au quotidien, ils me disent : « Ah, il te regarde », etc. Après, c’est une curiosité parce que moi, sur mes yeux, ça ne se voit pas. J’ai une canne blanche, du coup je suis attentif au moindre bruit, j’arrive à tourner ma tête à chaque bruit, j’arrive à entendre ma fille, du coup je vais la regarder limite.

Marjo : Les gens doivent se dire : « Attend, est-ce qu’il fait semblant celui-là ? » * rire *

Teddy : Non mais c’est vrai, c’est ça.

Marjo : Ouais, ça arrive souvent ça.

Teddy : Au quotidien, on a des jugements, avec ou sans enfant mais c’est vrai que, pour ma fille, parfois j’ai un petit peu peur que ça puisse la heurter et que ça puisse lui faire du mal au fond d’elle. J’essaie au quotidien, de distraire un peu tout ça et Lily-Rose ne fait pas encore attention, elle est encore petite. Je pense qu’en ayant grandi avec ce handicap, elle grandira différemment, elle verra les choses différemment…

Marjo : Oui et puis ça fait partie de sa normalité à elle de voir que, parfois, on regarde un peu bizarrement papa…

Teddy : Ouais, papa il ne voit pas et voilà, ça s’arrête là.

Marjo : Exactement, ouais.


« J’ai pu montrer que j’étais au-delà de ce que je savais faire, je suis autonome pour moi mais aussi pour ma fille. »

🟣 Marjo : Qu'as-tu mis en place pour faciliter ta vie de papa ?

Teddy : Par exemple, dans la maison, il y a du parquet, j’entends les bruits de ma fille. Ensuite, au niveau des vêtements, quand on achète un vêtement on me dit la couleur, moi je repère la texture, un motif qui se ressent en relief sur le vêtement… Après, par exemple, pour les shampoings et tout de Lily-Rose, je lui range à côté, moi j’ai les miens devant. J’essaie toujours de mettre ça en place. Je suis déjà très organisé avec mon handicap à moi donc ce que j’ai mis en place pour moi, je l’ai mis en place pour Lily.

Quand on veut aller dehors, si elle me dit qu’elle va faire du trampoline, elle va au trampoline, comme ça je sais où elle est. Bien souvent, je reste avec elle dehors, et puis je l’entend, elle chante, elle crie… Lily-Rose, on l’entend tout le temps en fait. Et c’est ça qui est bien parce que, au moins, je sais où elle est. Par contre, quand je ne l’entend plus je me dis : « Oh, il y a une bêtise qui se prépare ! »

Marjo : * rire *

Teddy : Ça pue, tu te dis : « Houlala, on va faire attention à ça », on y retourne... Mais après, ça reste un enfant.

Quand elle était petite, il y avait l’espèce de cafetière où tu mets l’eau à telle quantité… En fait je suis toujours en train de mémoriser tout ce qu’elle fait : Je vais mémoriser mes trucs à moi mais aussi mémoriser des trucs à elle, tout ce qu’elle pose, par exemple : si elle pose un verre, je vais entendre où elle a posé son verre… De toute façon, elle est toujours avec moi, elle n’aime pas être toute seule Lily-Rose, donc il n’y a pas besoin d’adapter grand grand truc. Donc ça va.

Genre quand on va faire du vélo, moi je suis un petit peu derrière, elle un petit peu devant, ou souvent, à côté de moi. Elle est toujours, toujours près de moi. Je ne ne sais pas si elle le fait exprès, mais je sais que Lily-Rose aime bien aussi ne pas être toute seule.

Il n’y a pas forcément à adapter grand truc, juste à faire attention et à être à l’écoute et c’est parti ! C’est juste quand c’est des bébés par exemple, quand tu prends le biberon, ou pour la couche : la grosse commission… Ou la petite, tu vois tout est différent ! Du coup, je préparais un maximum de lingettes, je sortais toutes les lingettes, la couche, je savais que si c’était la grosse commission il faut essuyer d’abord les côtés, et puis revenir devant

Marjo : T’avais ton plan d’attaque quoi ! * rire *

Teddy : Si ça arrive, faut être prêt et ça se fait tout seul, tu prends une habitude et tu ne fais même plus attention à comment tu fais, parce t’es confiant. Je ne dis pas qu’être confiant c’est bien. Il faut toujours revenir à sa base, faire attention, parce qu’un enfant, ça a toujours une nouvelle stratégie. Donc au final, je veux juste savoir où elle est, comme ça je ne la laisse pas toute seule et elle sait que je fais attention à elle.

Quand elle mange, j’écoute toujours. Par exemple, si je lui donne des pâtes et du jambon, je fais un tas de pâte, le jambon de l’autre côté, comme ça, j’entends les bruits de sa fourchette. Je sais que si elle met un petit coup [bruitage à la bouche de fourchette], sais qu’elle en a mis un peu sur le côté ! Donc je fais toujours attention. Tu vois c’est… * Rire *

Même pour le shampoing, je le ferme toujours un peu bien fort comme ça si elle arrive à l’attraper, j’entends le « clic » et je sais qu’elle est en train de me piquer du shampoing. * Rire *

C’est que Lily-Rose, si tu lui laisses une bouteille, il n’y en a plus, ça part dans la minute qui suit !

Marjo : Ça fait de la mousse, c’est trop bien ! * rire *

Teddy : Après que ce soit Lily-Rose ou un autre enfant, ils ont tous les vices, c’est normal. Pour les techniques, c’est comme toi au quotidien, mais avec un mini-toi ! C’est ça en fait.

Je dis pas, des fois, c’est difficile hein… Il y a des moments où c’est difficile. Quand elle a fait une petite colère ou quand elle essaye de faire un petit caprice, elle essaye de jouer aussi, elle essaye de tester, elle se dit : « Papa, il n’a pas vu ma grimace » ou quoi que ce soit…

Quand il y a quelqu’un de ma famille, il arrive toujours à me le dire et je fais attention à son comportement, à ses manières et tout. Des fois, je n’y arrive pas, attention, je ne suis pas non plus surhumain quoi !

Marjo : Faut dire une chose, aucun parent n’est parfait dans tous les cas ! * rire *

Teddy : Exactement ! Il y a des fois je demande conseil, parce qu’il y a des fois bah, tu perds un peu les pédales, tu te dis : est ce que j’ai bien fais ? Est ce que je n’ai pas bien fait ? Un conseil, c’est toujours constructif que ce soit négatif ou positif. J’essaie de réussir quoi. C’est important de dire qu’on essaie parce que si on n’essaie pas, on n’avance pas. Mais bon, se sentir aussi soutenu par l’entourage c’est important

Marjo : Ouais c’est sûr ! C’est plus simple qu’être isolé…

Teddy : Ouais c’est clair ! Et puis, au moins, on peut discuter ! Aujourd’hui, j’ai quelqu’un dans ma vie mais je vis seul à la maison, on est chacun chez soi. Quand elle est là ça me fait plaisir ! Elle me fait plus penser a ça, à ci, il y a ça comme ça, du coup je peux faire plus attention sur la situation prochaine. Ça va, pour le moment je n’ai pas à me plaindre. On verra quand il y aura une autre étape, la crise d’ado, les trucs comme ça, je suis encore loin mais il faut s’y préparer psychologiquement.

Marjo : T’inquiète, il y a une question sur « après » !

Teddy : Non, doucement, on prépare le terrain ! Non franchement c’est bien.


🟣 Marjo : Quelles ont été tes difficultés avec ta fille quand elle était toute petite et à contrario tes réussites ou les points qui ont été beaucoup plus faciles ?

Teddy : Euh, difficultés je pourrais dire… Attends je réfléchis quand même parce que ce n’est pas simple… Les points où j’ai réussi c’est quand elle a commencé à être propre. Là, par contrev c’était une fierté pour moi. Pour les autres parents, je ne sais pas comment ils le prennent mais moi, c’était… C’est comme si j’avais réussi un gros truc dans ma vie ! Je me suis dit : « Wouah, elle est propre ! » Et même marcher ! On a été à un anniversaire et elle avait vu d’autres enfants [marcher] je pense. Ça faisait plusieurs semaines que j’essayais : « Allez, viens... » et elle arrivait à venir me voir du buffet jusqu’au canapé, parce qu’il y avait peut-être un mètre, je ne pourrais pas te le dire vraiment. Pour moi, c’est comme ça mais si ça se trouve c’est pas comme ça. Et elle venait à moi. Le soir, on était rentrés de l’anniversaire et je lui ai dit : « Donne-moi la télécommande ! », pour voir si elle allait me la ramener : et elle est venue en marchant et c’était le plus beau jour de ma vie. C’était trop cool, je me suis dit : « Wouah, elle a réussi à marcher », je me suis dit : « Si ça se trouve, elle m’a écouté » … Je me faisais plein de films dans ma tête, j’étais trop content.

Et être propre le soir, plus de couches, plus rien. Je me suis dit : c’est génial. En fait, chaque fois qu’elle réussit un truc, c’est génial parce que je me dit : « J’ai réussi ». Et au final, c’est là que je me dis : « Mais c’était pas très compliqué » alors que c’était grave compliqué. Il faut la mettre au pot, faut tout ça, faut lui faire comprendre qu’il faut aller au pot tout doucement mais sûrement, tu t’en aperçois pas en fait. Il y a eu un soir où j’avais ma petite nièce qui était venue dormir à la maison, et comme ma petite nièce était bien propre un mois ou deux avant, je ne sais plus, je ne saurais pas te dire. Et elle a suivi : « Oh mais moi non plus... », elle faisait comprendre que non, elle ne voulait pas, parce qu’elle avait 2 ans, 2 ans et 1/2, un truc comme ça, et elle faisait comprendre que, ou un petit peu plus vieux, je ne sais plus vraiment son âge, elle allait sur ses 3 ans c’est sûr. Elle m’a fait comprendre que non, elle ne voulait pas de couche. Alors du coup je me suis endormi avec une…

Marjo : Tu t’es dit que ça allait être un massacre le lendemain !

Teddy : … une peur et après je me suis dit : il y a l’alaise, il y a tout ça, il n’y a qu’à laver. Je me suis rassuré quoi ! Je me suis réveillé le lendemain : pas de pipi, pas de tout ça, du coup limite, le lendemain, c’était journée wouhouh ! C’était trop génial ! Tous les soirs, je lui dis : « On met une couche ou pas ? » et elle me dit : « Non ». Après? c’est arrivé une petite fuite, c’est comme tout le monde, enfin c’est comme les autres enfants. Finalement, c’était une fierté de me dire : ma fille est propre avant d’aller à l’école, j’étais content, j’étais limite à appeler tout le monde ; « Ouais, elle est propre ! »

Limite : « j’ai eu mon brevet ! » Bah non, ma fille est propre ! C’est trop génial. Quand elle a marché, j’étais fier de l’avoir à mes côtés. Quand elle a marché ses premiers pas, elle n’était pas encore confiante, mais elle marchait. Elle faisait des petites distances, mais elle marchait, c’était génial ! C’était génial et on m’avait dit : tu verra quand elle marchera, ce sera plus soulageant, tu portera moins. Mais c’est une connerie, ça a toujours besoin d’être porté…

Marjo : * rire *

Teddy : C’est génial, c’est génial. Et les points qui m’ont fait un peu plus peur… C’est quand elle faisait des gros chagrins, des pleurs…

Marjo : Des grosses crises de larmes ?

Teddy : Comme moi je vivais tout seul avec elle, j’avais peur qu’elle manque de quelque chose, j’avais peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être un bon papa… Mais parfois j’en ai peut être même un petit peu trop donné, pour combler les vides. Je le reconnais aujourd’hui. Bon, il y a des points qui se sont améliorés, il y a encore à améliorer mais elle ne manque de rien et ça me rassure. Tu vois, j’essaie toujours d’être à la hauteur mais quand elle a un gros chagrin… Genre là, récemment elle parlait pas trop parce que, parfois, Lily-Rose dessine beaucoup, du coup elle ne parle pas et je lui dis : « Ça va Lily-Rose ? Ça va Lily-Rose ? » Elle me dit : « oui » mais j’essaie toujours de demander si ça va, si elle a envie de faire quelque chose. Parfois, je pense que c’est un bien comme un mal. Parce que je suis peut-être un petit peu trop sur elle et ça, elle le voit et peut-être qu’elle en joue un petit peu. Donc après c’est mon tort à moi mais sinon, mes plus grosses peurs c’est qu’elle manque de quelque chose, qu’elle aie du chagrin, qu’elle ne soit pas heureuse, alors qu’en fait si, elle me dit : « Je t’aime papa »… Tous les soirs, elle me dit : « Bisou papa, je t’aime, t’es dans mon coeur, t’as pas le droit de me laisser tomber ! » C’est notre petit rituel à nous et ça, ça me fait grave du bien, même si je ne lui monte pas, j'essaie quand même de me cacher un peu parce que tous les parents…

Marjo : Elle doit te voir avec le big smill ! * rire *

Teddy : Oui, elle doit le voir ! Et dés fois je lui dis : « Tu n’as pas oublie de me dire un truc ? — T”es dans mon cœur ! » Elle est trop géniale franchement. Je l’aime de tout mon cœur et même si on devait me dire : « On vous redonne un chouya de vue », du moment que je vois son visage j’en aurais assez.

Aujourd’hui, je suis heurerux comme je suis, parce que j’ai appris à être heureux, mais demain je verrais son visage, je saurais encore plus heureux.

Si on revient sur le sujet de mes peurs et de mes craintes, des choses positives, Ça à été, en fait. Ça a été parce qu’au final j’ai appris à connaître… Parcequ'au début je me disais : comment on fait pour aimer un enfant qu’on ne connaît pas ?

Marjo : La question existentielle ! * rire *

Teddy : Comment on fait ? Et en fait, quand elle est née et qu’elle a fait son premier cri et moi je l’ai porté, parce qu’elle est née à 3h50 et je l’ai porté jusqu’à 5h du matin, j’étais le plus heureux. Je la regardais avec le sourire, je lui disais : « Maintenant, je suis là pour toi », je lui parlais comme si elle me comprenait et après le binôme il s’est fait tout seul : on étaient toujours fourré ensemble !

Marjo : L’équipe de choc !

Teddy : Ouais, grave ! C’est vrais, au début j’allais partout avec elle. Et des fois, franchement… Elle va à l’école et elle me dit : « Tu m’attends à la maison ? » bah oui, tu veux que j’attende où ? C’est drôle, comme si elle s’inquiétait que je n’allais pas revenir. C’est drôle dans le sens où on s’inquiète l’un et l’autre sans s’en rendre compte. De son petit âge et moi mon grand âge. * rire *

Marjo : Ça va, t’as 28 ans ! * rire *

Teddy : C’est marrant parce que tu te dis qu’on ne se rend pas compte qu’ils ont leurs propres manières, leurs propres mimiques, leur propre attention.

Marjo : Oui.

Teddy : Tout doucement mais sûrement ça se met en place et on est heureux. Psychologiquement ça nous fait quelque chose en plus. Et même au niveau du cœur, tu as plus d’amour et tu te dis : j'aime ma vie, j’aime ce que je vis. C’est vrai que des fois, ça arrive aussi, tu perds pied, t’es perdu, t’as peur qu’elle ne t’aime plus. C’est vrai, dés fois je me dis que j’ai peur qu’un jour, elle ne m’aime plus. Tu vois, quand elle fera ses petites crises…

Marjo : Je veux un Iphone !!! Teddy : Ouais, quand elle fera ses petites crises j'aurais peur qu’elle ne m’aime plus et c’est pour ça que dès fois j’en donne un petit peu trop parce que je n’ai pas envie d’avoir peur qu’elle ne me regarde plus et qu’on ne se regarde plus comme aujourd'hui. Je pense que c’est dans la tête et que tous les parents sont comme ça.

Marjo : C’est sûr.

Teddy : Je pense… Je pense.

Marjo : Je pense aussi.

Teddy : Je l’espère aussi. * rire * Je me rassure.

Caméraman : Tu vas être triste le jour où elle te dira qu’elle ne t’aime plus !

Marjo : T’es le plus méchant des papas, je ne peux pas aller à la soirée de machin ! * rire *

Caméraman : On a tous été gamin donc on sait tous le moment. À ce moment là où on dira : de tortue façon, je ne t’ai jamais aimé !

Teddy : De quoi ? Tu me dis quoi ?! * rire *

Caméraman : On l’a tous dit à nos parents, dont on sait très bien que ça va arriver. Et à ce moment tu diras : * soupir * Tu as de la chance que je ne te vois pas en fait ! * rire *


« Comme moi je vivais tout seul avec elle, j’avais peur qu’elle manque de quelque chose, j’avais peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être un bon papa… Mais parfois j’en ai peut être même un petit peu trop donné, pour combler les vides. Je le reconnais aujourd’hui. »

🟣 Marjo : Quel est ton quotidien de papa avec ta fille ?

Teddy : Alors, le jour où il y a école, on va commencer par les réveils les plus durs. Lily-Rose est du genre à, déjà, aimer les robes. Si tu dis : « Tu mets un pantalon aujourd’hui » c’est une matinée qui commence mal. * rire * Le matin, on se réveille, j e lui dis : « Allez, hop Lily-Rose, on se réveille!e » enfin, tu vois, je lui fais : « Lily-Rose on se réveille », c’est mon petit côté doux.

Marjo : Tu ne lui mets pas le clairon directement dans la tronche ! * rire *

Teddy : Non. Des fois je lui dis : « allez Lily, on se réveille », je l’entends, elle s’étire un petit peu, elle fait genre qu’elle ne m’a pas entendu… Et puis après, on descend en bas, on fait la toilette, on s’habille, tout ça et tout. Lily-Rose, elle est grande, elle s’habille toute seule, moi je la coiffe. Pour le déjeuner, elle choisit son gâteau, son jus de fruit ou elle prend une petite boisson à base de lait, j’essaie de toujours changer un petit peu. Quand c’est une journée ou on met un pantalon elle est du genre à faire comprendre que « moi je voulais une robe » mais si il fait -15°C dehors ce n’est pas possible, j’essaie de lui faire comprendre que ce n’est pas toujours l’été.

Marjo : Dommage !

Teddy : Des fois on les met quand même avec les collants les plus chauds. Après, elle me fait comprendre qu’elle ne veut pas aller à l’école mais au final quand elle est à l’école, elle est contente d’être à l’école. Je pense qu’elle teste aussi pour voir si papa va me garder mais au final, non.

On descend tranquillement, on discute, des fois on se demande : « Tu veux quoi au goûter ce soir ? » J’essaie de la distraire un petit peu.

Marjo : Ouais, toi tu fais le trajet à pied ?

Teddy : Ouais, je le fais à pied, l’école n’est pas très loin et puis ça permet de voir si elle à bien dormi, si il y a quelque chose qui va ou qui ne va pas, qu’est-ce qu’elle va faire aujourd’hui à l’école, la faire s’imaginer des choses, si ça va avec le maître, si ça va avec ses camarades, si à la cantine ça se passe bien parce que Lily-Rose mange à la cantine, j’essaie vraiment au maximum de m'intéresser à ce qu’elle n’aime pas, ce qu’elle fait, à ce qu’elle n’ aime pas, ce qu’elle aime, j’essaie vraiment. J’essaie aussi de la mettre en situation : est-ce qu’il y a une voiture, est-ce qu’on peut passer ou pas…

Marjo : Qu’elle fasse attention pour elle plus tard.

Teddy : Lui dire qu’il ne faut pas courir sur la route ou quoi que ce soit. Des fois, je lui dis : « Alors, le feu est de quelle couleur ?» du coup elle me le dit. Après que je l’ai déposé, je l’attends à la maison ou je fais des papiers, ça dépend de la situation. Le soir, je vais la récupérer à 16h45. Elle sort de l’école, elle est super contente de me retrouver, elle me demande tout de suite si j’ai son goûter.

Marjo : Faut pas déconner, la bouffe d’abord !

Teddy : Du coup je lui dis : je vais te le donner quand on sera sorti de l’école pour lui faire comprendre qu’on respecte l’environnement de l’école : pas de goûter à l’école donc jusqu’au bout, jusqu’à la sortie de la porte. Là, je lui donne son goûter, elle mange autant qu’elle peut parce que t’as l’impression que dans la journée c’est Koh-Lanta.

Marjo : On a mangé que 10g de riz et une miette de poulet !

Teddy : À croire qu’ils ont fait l'épreuve des poteaux pour manger le midi. Après on part sur le route, on parle de sa journée, de ce qu’elle a mangé à la cantine, si elle a joué, elle me raconte ses copines, ce que le maître lui à appris comme chansons, dés fois elle me les chante. Actuellement, elle m’a ramené le cadeau de fête des pères hier. Du coup elle l’a caché pour me le donner dimanche. * rire * C’est marrant parce qu’elle a déjà la notion de se dire que c’est une surprise. Après on rentre, je lui laisse encore 10 - 20 minutes, quand je remonte, il est souvent 17h05, 17h10 parce qu’on prend notre temps pour remonter, je lui laisse encore 10 - 20 minutes à jouer puis on va a la douche, comme ça elle est en pyjamas, elle est tranquille, elle peut se poser, se détendre un petit peu devant la télé… Après on mange. Comme ça je fais à manger, un petit brin de ménage qu’il me reste à finir et puis après, quand elle a mangé, souvent elle quitte la table il est 19h50 - 20h, je lui laisse regarder un petit dessin-animé ou on lit une histoire, ou je lui met une comptine 30 minutes, jusqu’à 21h. Quand elle a plus la télé, c’est le moment ou, soit elle parle un petit peu, elle chante un petit peu, elle essaye de m’appeler pour savoir si je peux revenir mettre quelque chose et je lui dis qu’il faut faire dodo et après, au final, elle s’endort et elle fait une bonne nuit complète et on repart pour une journée tranquille.

Et quand c’est les mercredis ou les week-ends, bien souvent elle se lève vers 9h ou 8h30, ça dépend, parfois 7h30, ça dépend… ou parfois, plus tôt, plus tôt dans la nuit et je lui dis qu’il faut aller faire dodo parce que la nuit n’est pas finie.

Marjo : Oui mais les dessin-animés c’est le matin très tôt papa ! * rire *

Teddy : Du coup, elle descend, elle reste un petit peut en pyjamas, je lalaisse tranquillou se réveiller, je lui donne son déjeuner, elle regarde la télé, c’est un peu moins la course que quand c’est l’école, on est plus posé, et après qu’elle est fini de déjeuner et tout, je lui dis d’aller à la docuhe, je la prépare, puis, après, soit elle va jouer un petit peu dehors s’il fait beau, soit on va faire une bricole s’il y a besoin d’aller en ville ou quoi que ce soit, soit elle regarde un dessin-animé, soit elle colorie, Lily-Rose adore colorier, soit elle aime bien aussi les puzzles, en ce moment ce sont les petits Lego… Du coup, tu vois, elle a toujours…

Marjo : Elle a toujours quelque chose à faire !

Teddy : Par contre, ce qu' elle adore beaucoup ce sont les doudous. Elle a une armée de doudous. Tous les jours elle en prend un nouveau ou elle peut garder le même pendant 2 semaines… Les mercredis, on arrive toujours à faire quelque chose. J’essaie quand même de jouer un peu avec elle, faire de la balançoire, de lui apprendre à faire quelque chose, ou des fois elle m’aide à faire le ménage du coup je lui donne un petit chiffon, moi je suis déjà passé mais je lui dit que si elle veut elle peut faire là, comme ça je ne perds pas de temps, elle l’a déjà fait… Au final, des fois c’est fatiguant parce qu’elle veut à tout prix faire un truc et ce n’est pas possible : genre aller jouer dehors s’il pleut. Après, c’est un enfant aussi. Ce n’est pas parce que j’ai un handicap qu’elle grandit plus vite et qu’elle est sur son ordinateur portable… Non, non. Elle à quand même les comédies, elle à quand même les choses qu’elle à envie de faire, elle à quand même des petits trucs. Puis après on a le repas du midi, elle teste toujours un petit peu : je ne veux pas manger ci, je ne veux pas manger ça… Mais on arrive toujours à dériver le sujet et puis elle mange. J’essaie toujours de mettre des techniques en place. Après, je ne vais pas te mentir, une journée quand je l’ai toute la journée, c’est beaucoup d’attention, c’est normal, c’est comme tous les enfants, c’est beaucoup d’attention, du coup je fais attention et le soir, je ne vais pas te mentir, je ne demande pas mon reste.

Marjo : Ouais, t’es stone.

Teddy : Mais c’est comme si j’avais passé une bonne journée, un bon travail. Un enfant, c’est de l’éducation, il y a un travail aussi derrière. Donc au final, une journée à l’ école et une journée à la maison c’est toujours différent parce que je ne l’ai pas beaucoup dans la journée. Donc on ne va pas se mentir, il y a quand même moins de fatigue quand elle est à l’école que quand elle n’y est pas. Mais après, c’est normal comme tous les parents, sur ce sujet le handicap n’a rien à voir.

Marjo : Ouais, c’est clair. Ils vont tous te le dire là, les parents avec le confinement, quand les enfants ne pouvaient plus aller à l’école, tout le monde était au bout de sa vie ! * rire *

Teddy : Il y a des pères qui ont fait une dépression, mais ça fait partie du jeu. On l’a voulu, elle est là. C’est ton sang, c’est tout ça, tu ne peux pas dire : bon, aujourd’hui je prends un RTT même si t’es là, je ne sais pas où tu vas aller.

Marjo : Reviens demain ! * rire *

Teddy : Ouais, non, tu ne peux pas ! Elle est là, tu assumes et basta, t’es un papa, t’es une maman, il faut assumer… Le fait que maintenant elle parle, elle comprend les choses, des fois elle fait semblant de ne pas comprendre, c’est normal, et bien c’est plus facile quand même. Tu peux avoir une petite conversation avec elle quand même, tu peux discuter, tu peux chanter, c’est ça qu’il y a aussi aujourd’hui. J’apprécie de plus en plus. J’appréciais déjà avant mais t’as toujours un nouveau...

Marjo : Il y a toujours une petite nouveauté.

Teddy : Ouais, ouais… Des fois, tu vois, elle peut s’endormir et le lendemain, si elle est mal lunée c’est une nouveauté, et si elle est bien lunée c’est une nouveauté.

Marjo : C’est la mise à jour ! * rire *

Teddy : Et si elle à envie de faire ça, c’est une nouveauté. Tous les jours, c’est une nouveauté. Tu te dis : demain, je vais passer une bonne journée. Tu l'emmènes à un goûter d’anniversaire et t’es obligé de rester au goûter d’anniversaire parce qu'elle ne veut pas que tu la laisses toute seule. Au final, t’es invité aussi avec elle ! * rire * Donc, tu vois, tous les jours c’est une nouveauté ! Et Lily-Rose, c’est aussi ça qu’elle a : elle n’aime pas être toute seule. Si elle ne me voit pas, elle me dit : « T’es où papa ? » alors que je suis juste dans la pièce à côté. Donc elle reste avec moi. Après je comprends, parce que moi aussi je n’aime pas être tout seul, je pense que jlui ai transmis ce que je n’aimais pas. Après, j’aime bien qu’elle soit avec moi : on discute, on bricole ensemble, des fois elle m’aide à faire du petit jardinage, elle essaye de m’aider, du moins elle essaie, ce n’est pas parfaitement parfait mais elle l’a fait comme elle pouvait et ça c’est beau parce que tu te dis que même si c’est mal fait, elle a essayé. Donc, au final, chaque journée est différente, chaque jour est un nouveau départ. * rire *

Marjo : C’est beau ! * rire *

Teddy : C’est pour tout le monde, handicap ou pas, il y a toujours un secret qu’ils ont gardé au fond de leur tête pour le lendemain. À croire qu’ils ont prévu la journée qui arrive : demain je te fais ça et tu ne les sera pas !


🟣 Marjo : Quelles habitudes à pris ta fille par rapport à ton handicap ?

Teddy : Ce qu’elle à pris c’est que, par exemple, moi c’est une mauvaise chose que je fais mais je le fais pour prévenir que je suis là, c’est qu’elle allume toutes les lumières qu’il fasse jour ou qu’il fasse nuit.

Marjo : C’est Versailles ! * rire *

Teddy : Et elle n'éteint pas non plus parce que moi je ne les éteint pas. * rire * Après, elle à pris toutes mes mimiques pour faire une bêtise parce que, moi, j’étais toujours doué pour ça. Handicap ou pas, ça c’est normal.

Marjo : Je crois que tu m’avais dit aussi qu’elle rangeait, quand elle prenait quelque chose, qu’elle rangeait, reposait toujours au même endroit.

Teddy : Si je lui dis Lily-Rose tu ranges ça, tu ranges le jeu ou tu ranges tes affaires si ce n’est pas un jouet, elle ira le ranger toujours au même endroit, tu vois, elle ira toujours le poser au même endroit ou si elle ne le pose pas au même endroit, des fois, c’est pour me faire une petite blague, ça arrive. Je lui ai toujours dit : on fait attention parce que papa ne voit pas. Ou quand je vais me promener avec elle, je lui demande : est-ce que tu veux prendre Idylle, mon chien-guide ou tu préfères que papa prenne la canne, tu vois ce que je veux dire ?

Marjo : Oui.

Teddy : Sinon, la chose qu’elle à pris en compte c’est que, quand on se promène, je lui temps mon doigt, je lui tends mon petit doigt là ou mes deux doigts là, elle me tient la main. Comme ça, sa petite main n’est pas dans ma grosse main. On fait attention comme ça et elle dit toujours : « Attention il y a ça, attention il y a ci ! » Et des fois, je fais attention à ma façon et elle me dit : « Bah, tu ne vois pas clair ? » Elle me fait revenir à la raison ! * rire * Mais au final, en fait, aujourd’hui je ne pourrais pas vraiment te dire ce qu’elle a pris vraiment comme grosses mimiques on va dire parce qu’il y a juste les lumières. J’avais fait ce rapprochement là parce que souvent on me dit : « T’as laissé la lumière éteinte / allumée » alors que je n’ai pas été dans cette pièce-là et je sais que c’est Lily-Rose. Par contre, des fois elle profite un peu de mon handicap.

Marjo : Mais ça, c’est tous les enfants, dès qu’il y a une faille …

Teddy : Genre, elle veut manger un bonbon, elle dit qu’elle en prend 2 alors qu’elle en a pris 4. Après, ce sont des choses enfantines.

Marjo : Non mais ça, on l’a tous tenté !

Teddy : Même moi, avec la vue, je le faisais avant. * rire *Par contre, elle fait quand même attention à ce que moi je fais. Je me rends compte qu'elle fait attention. Par exemple, si je lui dis : « Lily-Rose, où tu as posé ça ? » elle essaie de me dire : « Devant toi », elle essaie d’être précise j’ai l’impression. La dernière fois, par exemple, je cherchais un truc et elle à pris ma main pour le mettre sur le truc au lieu de me dire « il est là » elle à pris ma main. C’est marrant sur le coup, mais ça m’a fait quelque chose. Je me suis dit : wouah, elle fait attention. Plus elle grandit, plus je me rends compte qu’elle fait ci ou qu’elle fait ça mais aujourd'hui je ne pourrais pas te dire, parce que comme je vis avec elle tous les jours…

Marjo : Ouais, tu n’as pas le recul…

Teddy : Je n’ai pas la notion de me dire : wouah, elle à fait attention. Pour moi, c’est naturel et pour elle c’est naturel. Genre, les lumières, si, on à fait attention ; la main, ça par contre elle me le fait de temps en temps, ça par contre ça me fait quelque chose, woah, elle est douée parce que bon, pour son petit âge : lui il voit pas claire, il ne peut pas chercher tout seul… * rire * Par contre, des fois quand elle me dit : « Là-bas le truc ! » je lui dis : « Essaie d’être plus précise » du coup elle me dit « à gauche » ou « à droite »…

Marjo : Tu brûles ! Tu brûles !

Teddy : Pour son petit âge, elle connaît sa droite et sa gauche. Des fois, je ne vais pas te mentir, je n’essaie pas trop de lui en demander parce que je sais que c’est un petit enfant, j’essaie de me dire qu’il faut qu’elle vive ses petits moments d’enfant. Mais sinon je me rends compte qu’elle le fait naturellement et pour elle c’est son quotidien. Je suis sûr que tu mettrais un camarade de sa classe ça serait différent parce qu’il ne vis pas avec …

Marjo : Ouais, il ne serait pas habitué.

Teddy : Par contre, quand elle me fait un dessin à l’école, elle me décrit le dessin, elle dit : « J’ai mis un arc-en-ciel de telles couleurs ». Elle essaie toujours de me décrire ce qu’elle voit ou même quand elle trouve un jouet intéressant ou qu’elle voit une pub à la télé où il y a un jouet ou un dessin-animé, elle essaie toujours de me décrire la situation. Mais au fait, elle le fait tellement naturellement que je ne me rends pas compte, pour moi c’est naturel. Donc, je ne pourrais pas te dire qu’il y en a énormément [des mimiques] mais le peu qu’il y a c’est essentiel.


🟣 Marjo : Comment envisages-tu l'avenir avec ta fille et as-tu des craintes pour quand elle sera plus grande ? Teddy : Là, actuellement, elle est encore en moyenne section, l’année prochaine c’est la grande section, donc du coup ça me laisse encore 1 an pour me préparer pour l’apprentissage de la lecture. Je suis du genre à mémoriser parce qu’au début, en CP, ce sont les petits mots à écrire, les 5 premiers mots comme nous on avait à l’école.

Marjo : Les lignes de « A », tu sais, où il fallait retracer tous les « A ».

Teddy : Du coup, je me dis que ça, ça va encore parce que là, tu vois, à l’école, en moyenne section, ils lui ont appris à écrire son nom, donc déjà je me dis qu’elle est attentive sur ça, je me dis que peut-être elle sera attentive sur le reste mais je me suis déjà posé la question, je me suis déjà renseigné s’il y avait du périscolaire pour m’aider et être accompagné, après je pense que j’aurais toujours quelqu’un de mon entourage pour m’aider. Avec la technologie qui avance vite, je vais pouvoir suivre aussi, avec mon portable comme pour mon courrier.

Marjo : Ouais, tu vas pouvoir « surveiller » un peu ce qu’elle fait.

Teddy : Surveillez ce qu’elle fait et je verrai aussi avec les professeurs, je leur donnerai mon adresse mail pour recevoir les devoirs en numérique comme ça je pourrai me débrouiller avec l’ordinateur, la synthèse vocale, les trucs comme ça. C’est sur le moment voulu que je mettrais les choses en place. Marjo : C’est comme au départ.

Teddy : C’est comme au départ. Si je commence à me soucier des choses qui ne sont pas forcément réelles. Parce que là, elle arrive à assimiler plein de choses avec mon handicap et je me dis qu’elle sera peut être attentive sur des choses et ça me facilitera l’apprentissage. Donc tu coup, ouais, aujourd’hui, mes craintes c’est l’apprentissage de la lecture, j’espère être à la hauteur de ses attentes et je pense que depuis le début j’y arrive et je ne suis pas tout seul malgré tout autour de moi, j’ai quelqu’un.

Marjo : Tu es quand même épaulé.

Teddy : Je suis quand même épaulé pour ça. Tu vois, des fois elle me rassure en me disant : « T’inquiète; ça va aller, on va réussir. » Et pour plus tard, je ne pense pas trop à plus tard parce que je me dis qu’elle n’a que 5 ans, certes ça avance vite, c’est vrais que ça avance vite, mais quand elle aura un portable, je ne vais pas te mentir, j’ai peur d’être un peu trop protecteur et de l'étoffer un peu, mais j’essaierai de faire la part des choses et d’être compréhensif et attentif tout en étant attentif sur des choses que moi je n’aimerais pas que ce soit comme ça. J’essaierai de lui faire comprendre aussi que c’est important d’apprendre à l’école parce que, regarde moi, j’ai eu ma perte de vue à 14 ans, avant c’était un peu youpi houlalala, je fous le bordel avec les copains, donc j’essaierai quand même de lui faire comprendre qu’on ne sait pas de quoi est fait demain. Profite, apprend bien et tout ira bien. Comme ça, si demain il t’arrive une situation, je ne sais pas comment sera la situation, mais tu seras peut-être prête à la gérer. J’essaierai toujours de la protéger en lui disant protège-toi on ne sait pas de quoi est fait demain, essaie toujours de trouver une solution à ton problème… Tout en grandissant, j’essaierai de la mettre en situation. Dans le sens, lui faire comprendre que c’est important de prévoir les choses et si il y a une chose qui était prévue comme ça et que ça s’est fait autrement, ne relâche rien et tu vas réussir en faisant autrement. Chaque problème à sa solution.


🟣 Marjo : As-tu des projets « rêves » avec ta fille ?

Teddy : Heu, non, parce que moi j’aime faire ça en famille. J’aime bien la famille, donc au final… Après, on en a des moments à deux : quand on joue, quand on regarde la télé, parfois elle est là : « Viens, on va sur ton portable, on regarde une vidéo ensemble » mais c’est juste histoire de mettre sa vidéo. Donc, on en a des petits projets à deux on va dire. Mais sinon, partir en voyage, allez à Disney ou des trucs comme ça, je serai plus de le faire en famille comme ça en moins on partage un moment familial. Récemment on est partis à Malte, c’était génial, ça fait du bien des petites vacances avec Lily. Ça fait du bien, tu te dis : c’est un projet, ça s’est fait, c’est vraiment bien et elle a apprécié et au final c’était comme à la maison ; on a mis des petites techniques en place. Après, je n’ai pas forcément de projets à deux, de loisirs à deux, je suis plus pour les faire en famille, entre amis, partager, montrer que … Après, des trucs à deux on en a quand on va en ville ensemble, qu’on va acheter une fleur… Je me dis toujours que chaque truc comme ça c’est comme si c’était un truc génial qu’on faisait ensemble. J’essaie toujours de lui dire que ce qu’on a de peu, c’est important, on les vit toujours à fond et c’est génial. Genre, là, ce week-end : la piscine. Pour elle c’est « wouah c’est trop génial ! » Elle est contente avec pas grand chose. Je vais lui offrir un doudou par exemple, c’est comme si tu lui offrais une mimi Tour Eiffel. C’est drôle parce qu’elle adore ça. Tu vois, j’essaie aussi de la sensibiliser : les jouets qu’elle ne veut plus, on les donne à des enfants qui en ont besoin. Comme ça, au moins, on partage ça ensemble et elle comprend aussi en même temps, elle voit qu’on peut racheter d’autres jouets pour elle et donner aux autres… Chaque journée est un nouveau partage, et j’essaie de lui faire comprendre de profiter de ce que tu as parce que d’autres enfants ne l’ont pas forcément. Du coup, même si tu ne vas pas loin et que tu ne vas pas forcément en vacance, on peut s’amuser dans un parc, aller à la piscine, ou aller voir des animaux… On va même dans une animalerie voir des animaux, c’est toujours un truc fantastique. J’essaie quand même de me dire que chaque journée est fantastique même si ce n’est pas le cas. J’essaie toujours de lui faire comprendre que ce que tu vis, même quand on va manger au MecDonald, parce que MacDonald c’est un peu la grosse banque des enfants. Nous, on vois le Crédit Agricole on est heureux * rire * et eux ils voient le MacDonald c’est …

Marjo : Ouais, il y a des jeux pour enfants au MacDo !

Teddy : Tu vois, quand on va au MacDonald pour elle c’est : « Trop cool, j’étais au MacDo ! » ou au Buffalo. Je vois qu’elle est contente pour peu et j’arrive à lui faire comprendre… Parfois, elle n’est pas forcément contente parce qu’elle aimerait faire à sa façon, ça reste un enfant. Mais des fois, ça me fait un peu mal dans le sens ou je nai pas assuré ou quoi, je culpabilise un peu, mais au fait je pense qu’il ne faut pas que je culpabilise parce que c’est tous les enfants qui le font.

Marjo : Ça, c’est sûr !

Teddy : Mais au final, parce que je pense que j’étais, on était comme ça. J’essaie de lui montrer que chaque chose qu’on vit, c’est important et c’est la plus belle chose qu’on vit, et q u’on recommencera. Parce que parfois elle me dit : « On retournera voir les animaux ? On retournera là-bas ? », bah oui, si tu veux. J’essaie de l'emmener à la fête foraine, j’essaie toujours de lui donner une vie sans handicap, on peut y aller, on y va !

Marjo : Pas de limite.

Teddy : On essaie d’adapter, on essaie d’organiser, mais on y arrive et c’est génial !


J’essaie toujours de lui dire que ce qu’on a de peu, c’est important, on les vit toujours à fond et c’est génial.

🟣 Quels conseils donnerais-tu aux personnes en situation de handicap visuel souhaitant devenir parents ?

Teddy : Bah, déjà, n’ayez pas peur. Je pense que la peur, c’est pour tout le monde, déficience visuelle ou pas, mais préparez-vous à mettre des techniques en place même si ça ne sera pas comme ça le jour J, il faut mieu se dire : « j’y ai pensé ». Ce n’est pas parce que tu est non-voyant ou malvoyant ou autre qu’il faut se dire que je ne suis pas capable d’aimer quelqu'un sans le voir, je ne suis pas capable d’apprécier de bons moments avec, je ne suis pas capable de me déplacer avec … Au fait, pour nous qui avons une déficience visuelle c’est une fierté, parce que le peu que l’enfant fera c’est comme si c’était énorme et ça donne de la joie au fond de nous parce que ça nous permet aussi d’avancer pour nous comme pour lui. Même pour se déplacer, tu vois, moi je le faisais à une main, j’avais la canne ou j’avais le chien, j’y arrivais parce qu’au final je mettais de la volonté. J’ai adapté mon logement en fonction de lui [l'enfant] et en fonction de moi. Comme je dis toujours : je dois m’adapter aux autres comme les autres doivent s’adapter à moi. C’est ce qu’on fait dans la vie à la maison sans s’en rendre compte, on ne se prend pas la tête. N’ayez pas peur d’aimer, n’ayez pas peur d’être heureux, d’être parent, n’ayant pas peur de vous dire que : « Ouais, mais je ne le verrai pas … ». Comme je dis toujours : croire en quelque chose c’est voir. Ce n’est pas parce que tu ne vois pas que tu ne peux pas y croire. Moi, je vois ça comme ça. Je me dis toujours que croire c’est voir, avoir l’espoir sur quelque chose. Il faut toujours garder ça en tête : croire c’est voir et avoir l’espoir parce que c’est important de se dire que je suis papa, je suis maman, je suis parent, oui on a une déficience visuelle, ce n’est qu’un détail. Malgré tout, ça ne veut pas dire que je ne peux pas vivre parce que j’ai une déficience, que je ne peux pas m’occuper de moi… Parce qu'avant d’être papa je m’occupais déjà de moi. Donc, si je sais m’entretenir, si je sais entretenir mon domicile et mon quotidien avec les gens, c’est que je sais entretenir un enfant.

Marjo : Un mimi toi.

Teddy : Voilà, exactement. Ce que tu fais pour toi, tu le fais pour lui [l'enfant]mais avec d’autres attentions. Avoir un enfant c’est se sentir aimé un peu plus, c’est ce montrer qu’on est capable de faire, c’est de montrer que l’impossible n’existe pas. Ce que je veux dire c’est que chaque problème à sa solution * rire * on revient dessus, et se dire qu’on lui fait vivre des moments différents, certes, il prend des manières différentes. Ils ont un autre regard sur la vie, sur les choses et les peurs et le plaisir changent. Je pense que j’ai fait un résumé de tout ce que je peux vivre et ce que je pouvais donner mais il faut juste être prêt mentalement. Les peurs seront quand même là même si tu es prêt et se dire qu’il y aura toujours des techniques, qu’il y aura toujours quelque chose qui fera que la personne réussira. Moi, comme je le dis toujours : je n’ai pas la solution là mais peut être que je l’aurais sur place. Ou des fois, je me prépare une solution mais au final je la modifie en mieux ou parfois ça m’arrive d'échouer mais c’est échouer pour mieux réussir après. Dans le fond, je reste un parent même si j’ai un handicap, je fais des erreurs parfois : je lui en donne peut être un peu trop ou je lui en donne peut être un peu moins ou je ne fais pas bien ça ou… on est tous dans le même cas mais avec la déficience visuelle il faut apprendre les couleurs de ses affaires, apprendre à reconnaître ses manières quand elle est bien ou pas bien, il faut apprendre à lui faire comprendre qu’il faut ranger ses affaires, il faut lui apprendre plus que si moi je voyais…

Marjo : Peut-être pas forcément plus mais autrement.

Teddy : Ouais. Pour moi, je pense que c’est un plus mais comme tu dis c’est plus une façon de le faire autrement, différemment pour que ce soit plus accessible pour chacun de nous à la maison. Mais au final, après ça se fait tout seul. J’en suis sur qu’il y en a d'autres qui sont dans la même situation que moi, il y en a plein, je ne suis pas le seul…

Marjo : Ah, non !

Teddy : Je me dis : n’ayez pas peur, foncez, allez-y si vous êtes prêts, que vous vous sentez prêts, allez-y et tout se fera tout seul.


Marjo : Techniquement, il y a une espèce de dernière question : est-ce que tu as un mot de la fin ? Mais je pense qu’on a tellement ratissé large …

Caméraman : Moi, j’aurais dit « burger » perso.

* disque qui crash *


Marjo : Et coucou, c’est Marjo du montage pour l’outro de cette vidéo. Alors, déjà, un grand merci à Teddy de nous avoir accueilli chez lui avec le caméraman pour vous tourner cette vidéo, merci à vous de l’avoir écouté ou regardé, au choix, et sachez que le livre de Teddy sort le 4 octobre sous le nom « Vers la lumière ». L'auteur est donc Teddy Fournier. Si vous voulez plus d’info sur le livre, n’hésitez pas à consulter la description de cette vidéo ou allez regarder sur FaceBook, je ne manquerais pas de faire de la pub pour notre ami Teddy.

Sur ce, je vous fais des bisous, n’oubliez pas de vous abonner, de me rejoindre sur FaceBook et Discord et à bientôt pour une prochaine vidéo.

Bye !


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